Justine Gegu : « C’était un moment hors du temps »

Crédit photo Freddy Guérin/DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin/DirectVelo

Justine Gegu était heureuse lors du podium protocolaire du Championnat de France Amateur Femmes. Au terme d’une course usante sur l’exigeant circuit de Saint-Martin-De-Landelles, la coureuse du Team ELLES-Groupama-Pays de la Loire est allée chercher la médaille de bronze, en se classant 27e du scratch (voir classement), au milieu des pros. En conférence de presse, l’émotion était encore palpable.

DirectVelo : On sent que tu es émue…
Justine Gegu : Ce que vous voyez, ce sont des larmes de joie car on s’entraîne toute l’année pour ça. Le titre amateur a vraiment tiré tout le monde vers le haut, et on s’est battu corps et âme pour aller chercher le podium. Finalement, cette course était un moment hors du temps. C’était mon rêve d’être Championne de France Amateure mais je pensais que c’était impossible d’y arriver. Même s’il n’y a pas le maillot au bout, c’est déjà génial ce qu’on vit là. Aujourd’hui, il y avait quelque chose en plus car c’était atteignable.

Participer au premier Championnat de France Amateurs Femmes, c'est spécial ?
Voir qu'aujourd'hui on arrive à être avec les pros, au milieu d’elles, ça rend la chose tellement différente et ça nous met en valeur car sinon, nous ne sommes que des figurantes. C’est le sentiment qu’on avait l’an dernier à Cassel. Des résultats comme celui d'aujourd’hui démontrent qu’on peut se battre et ne pas être là que pour faire beau. Je ne suis pas forcément partante pour avoir notre propre course Amateur Femmes car ça me rassure un peu d’être avec les pros, et je savais que ça allait se faire à la pédale.

Pourquoi ne pas vouloir d'une course à part ?
Si ça avait été une course amateur, ça aurait été différent car peut-être pas télévisée, pas autant d’engouement, de personnes au bord de la route. Les gens qui hurlaient nous tiraient vraiment vers le haut. Je suis persuadée qu’il n’y aurait pas eu autant de monde si on avait couru hier avant les Amateurs Hommes. Je pense que ce n’était pas si mal d’être avec les pros pour une première et ça enlève beaucoup de tactique. Là c’était vraiment à la jambe et ça rend la médaille plus belle. J’aurais été encore plus stressée sur une course d’amateures car il y a pleins de facteurs qui entrent en ligne de compte (ce sera tout de même le cas l'an prochain, lire ici). Sur les manches de Coupe de France, on le voit bien car c’est tactique et stressant, aujourd’hui aussi mais c’est différent.

« JE L’ENTENDAIS HURLER »


Comment s’est passée ta course ?
C’était hyper dur car c’était un circuit qui ne me convenait pas sur le papier, alors je prenais chaque bosse comme une arrivée au sommet. Je me disais “tu te places, tu bascules…” encore et encore. Il y avait aussi Coline Raby (sa coéquipière, NDLR) dans le groupe, et dès qu’on se croisait on se tirait vers le haut en s'encourageant. Quand on était toutes les deux dans la Pigeonnière, je l’entendais hurler à cause des crampes, c’était vraiment dur mais on s’est battu. On s’est mis beaucoup de pression parce qu’on voulait vraiment aller chercher le titre, mais on est déjà très contente de ce podium.

La lauréate, Sarah Pope, est une fille que tu connais bien…
Je suis super heureuse pour Sarah car c’est ma collègue de travail (rires). Nous, lundi on va aller au travail, et c’est sûr que ça ne rend pas la vie facile de travailler 35h à côté mais par chance on a des employeurs qui sont très gentils avec nous. Hier, tous les collègues nous ont envoyé un petit message, et ils doivent être tellement heureux en ce moment.

L’année prochaine, le Championnat aura lieu à domicile pour toi. Y penses-tu déjà ?
Forcément, c’est en Vendée donc ce sera dans un coin de la tête pour sûr mais il ne faut pas se mettre de pression.

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