Guillermo Martinez, problème de cœur et tripes sur la table
Une date marquante et une étape sans doute référence et fondatrice pour Guillermo Martinez. Encore inconnu au bataillon jusqu’à présent, le Colombien a fait le show, ce vendredi, jusqu’à toucher du doigt la victoire d’étape lors de la troisième journée de course du Tour du Val d’Aoste (2.2U). Alors qu’il n’avait pas encore décroché le moindre résultat de référence sur le sol européen depuis ses débuts chez les Espoirs, le voilà qui se révèle aux yeux des spécialistes. Seulement devancé par le Britannique Joshua Golliker (Groupama-FDJ), le grimpeur de Q36.5 Conti pointe désormais à la 5e place du classement général avant les deux dernières journées, aussi difficiles l’une que l’autre. “Les deux premiers jours, je suis resté en position défensive, en observateur. Je voulais prendre la température, voir où je me situais. C’était aussi vrai, plus généralement, pour l’ensemble de l’équipe”, explique le Latino-américain auprès de DirectVelo, après la course. “Mais cette fois-ci, c’était l’étape que l’on avait coché, le début des choses vraiment sérieuses avec plusieurs grosses montées. Je voulais tenter et je l’ai fait. On a fait le boulot”.
Un temps seul en tête après être parvenu à lâcher Joshua Golliker, Guillermo Martinez a été repris puis aussitôt déposé par le Britannique dans la dernière descente (voir classement). “C’est forcément frustrant. Quand il est revenu, j’étais dépité. Je me suis dit que c’était peut-être en train de m’échapper. Mais j’ai voulu absolument garder la tête froide, c’est ce que j’ai appris avec l’expérience depuis mes débuts chez les Espoirs. Il ne fallait pas paniquer. Il restait une montée jusqu’à l’arrivée, j’espérais pouvoir rentrer mais il était costaud”.
Guillermo Martinez n’est pas abattu. Bien au contraire. Le coureur de 19 ans a désormais la conviction que tout est possible cette semaine et dans le futur. “J’avais besoin de ce résultat. C’est rassurant. Je suis arrivé dans l’équipe l’an passé et tout ne s’était pas parfaitement déroulé malheureusement”. Gêné par des problèmes cardiaques, il a en effet dû stopper la compétition pendant trois mois pour se soigner. “J’ai perdu du temps dans ma progression avec ce problème de cœur, c’est sûr, mais ça m’a aussi forgé mentalement et aujourd’hui, j’en ai fait une force”. Et ce vendredi, il n'a pas hésité à laisser ses tripes sur la route pour prouver ce dont il est capable lorsque la route s'élève.