Titia Ryo : « Je ne pensais pas réussir à monter à ce rythme-là »
Titia Ryo a eu sa part du gâteau, ce samedi, en conclusion du Tour de l'Avenir. Alors que Marion Bunel a mis KO Isabella Holmgren dans le Finestre, s'adjugeant officiellement la victoire finale avec deux succès d'étape, l'habituelle sociétaire d'Arkéa-B&B Hôtels a pu prendre l'échappée qui a anticipé l'ascension du terrible Colle delle Finestre. Puis quand celle-ci a explosé, la Bretonne était encore aux avant-postes, accompagnée par Fariba Hashimi et Romina Hinojosa. Évidemment, les meilleurs grimpeuses ont mis en route, et Titia Ryo a alors fini comme elle a pu, malgré des jambes lourdes dans la partie non-asphaltée, pour se positionner aux portes du Top 10 (voir classement). Tout sourire, elle a raconté à DirectVelo cette journée qui conclut un Tour de l'Avenir fou pour l'équipe de France.
DirectVelo : Tu as pu t'exprimer sur cette dernière étape !
Titia Ryo : Aujourd’hui j’avais à cœur de vraiment bien faire. Il fallait que je fasse le début de course sachant que la fin allait être compliquée pour moi. Finalement dans la montée je me suis sentie super bien, j’ai tout monté à mon rythme, en évitant les changements de rythme des autres pour lisser mon effort. À la fin, je ne termine pas si loin... Je suis vraiment contente aujourd’hui.
Comment s'est passée cette montée du Finestre ?
Le début du col était assez rapide car c’était des lacets assez courts et la pente était plutôt bien. Mais la partie gravel amoche quand même beaucoup (sourire). Quand tu sais que tu arrives à cette partie, il reste huit bornes et il ne faut pas s’écraser. Il faut alterner entre manger et boire sinon tu sais qu’en haut c’est fini pour toi. Je pense qu’il ne faut vraiment pas faire d’à-coups, en tout cas pour moi. C’était très long mais c’était bien (rires).
« CETTE ÉTAPE ME PERMET DE BOOSTER MON MORAL »
À l'arrière, Marion Bunel a placé plusieurs accélérations. Étais-tu au courant de la situation ?
Je savais ce qu’il se passait quand Marion a attaqué car on avait quand même des temps derrière. Je ne savais pas que c’était Marion qui attaquait mais je m’en doutais. Elle nous avait dit qu’elle voulait entamer la partie gravel toute seule. Je voyais que l’écart diminuait doucement donc c’était bien car ça m’a permis de pouvoir monter plus haut encore. Quand Marion m’a doublée je savais que c’était fini, l’écart avec les filles de derrière était trop important.
À quoi as-tu pensé dans les derniers kilomètres, en voyant les concurrentes te doubler une par une ?
Ce qui me donnait envie de me battre après que Marion soit passée devant, c’était de bien finir la montée et de ne pas être au rupteur. Je voulais vraiment bien finir cette étape car celles d’avant étaient vraiment dures pour moi. Cette étape me permet de booster mon moral pour le Tour de l’Ardèche qui arrive après.
Te pensais-tu à ce niveau sur une telle montée ?
Je ne pensais pas réussir à monter à ce rythme-là dans tout le col. Je m’étais dit que j’avais fait le pied à fond mais c’était pour aider Marion, donc ce n’était pas grave si j’explosais après. Au final j’ai réussi à monter dans un bon rythme jusqu’à la fin donc je suis contente. Je subis les à-coups donc il faut toujours que j’aie un coup d’avance.
« DUR MENTALEMENT DE SUBIR LES COURSES »
C'est un Tour de l'Avenir fou pour l'équipe de France !
C’était impressionnant, je pense que tous les jours on a géré la course, on a fait ce qu’il fallait faire pour ramener le maillot jaune. On a aussi fait en sorte de toujours être sereines pendant la course, du début jusqu’à la fin et ça rend la victoire encore plus belle. Le bilan collectif de ce Tour de l’Avenir est dingue et le bilan personnel est bien sur la fin.
Pourquoi seulement sur la fin ?
Le Tour de l’Avenir était difficile pour moi au début, je manquais beaucoup de sensations et je ne me retrouvais pas. J’ai eu le Covid il y a trois semaines et je vois bien que ça m’a amochée. C’était dur mentalement de subir les courses même si les filles ont fait des courses de ouf. J’ai pu garder un espoir grâce à ça. Je sais que j’ai des capacités en montée et c’est là où je me sens le mieux. Je n’ai pas encore le niveau des meilleures mais j’ai envie de progresser et on verra la suite.