Juliette Labous : « Il n'en manquait pas beaucoup »

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Juliette Labous a eu le mérite d'être là jusqu'au bout ou presque, parmi les favorites de ce Championnat du Monde de Zurich. La Française a bien tenu le choc, avant que l'attaque finale de Demi Vollering ou autres Lotte Kopecky et Elisa Longo Borghini ne finisse par avoir raison d'elle. Finalement, la future coureuse de la FDJ-Suez en finit aux portes du Top 10 (voir classement). Forcément déçue à l'arrivée, Juliette Labous est revenue avec DirectVelo sur cette course contrastée pour elle et l'équipe de France, dont elle a rapidement et naturellement pris le leadership au fil des kilomètres.

DirectVelo : Quel est ton sentiment au terme de ce Championnat du Monde ?
Juliette Labous : Je suis un petit peu déçue car j’étais bien jusqu’au dernier tour. Quand j’ai vu que je pouvais suivre les favorites dans l’avant dernier tour j’étais super contente. Les sensations ont lâché dans le dernier tour, c’est dommage. Il en manquait un petit peu pour basculer avec les meilleures, et après dans mon groupe ça ne roulait plus trop. Quelques-unes roulaient mais j’ai bien vu qu’on n’allait jamais rentrer. J’aurais bien aimé récompenser l’équipe car toutes les filles ont bien galéré avec le froid aujourd’hui. Evita (Muzic) et moi, on était plutôt bien au niveau de la météo, après Evita m’a dit qu’elle n’était pas bien d’entrée de jeu.

Que t'es-tu dit à ce moment-là ?
Je me suis dit qu’il fallait que je coure à l’économie. Je voulais tout miser sur le dernier tour en essayant de suivre les favorites car à chaque fois que j’essaye d’anticiper, toutes les favorites me suivaient. Donc je n’ai pas trop de regrets là-dessus, à chaque fois que j’y allais, ça sautait dans ma roue. C’est comme ça, j’aurais aimé conclure un petit peu ce chapitre avec l’équipe de France. On a fait une belle semaine, on a beaucoup parlé de nous donc forcément je suis un petit peu déçue.

« JE N'EN VEUX PAS AUX FILLES »

Quel était le plan à l'origine ?
Le plan de base était de préserver Evita en dernière carte. Sinon Pauline (Ferrand-Prévot), Cédrine (Kerbaol) et moi devions suivre les coups intelligemment. Avant ça, Marion (Bunel), Jade (Wiel) et Léa (Curinier) devaient nous placer, mais c’était compliqué. On s’est vite retrouvées avec Cédrine, Evita et moi. Puis Evita et moi, donc il a fallu courir à l’économie.

Pauline Ferrand-Prévot n'a finalement pas tenu quand la course s'est emballée...
J’étais surprise que Pauline bâche car au début elle arrivait super bien à se placer, notamment dans la première bosse où elle avait l’air super bien. Puis elle m’a dit qu’elle était complétement à fond et je ne l’ai plus revue. Je pense qu’elle ne savait pas où elle allait être sur ce Championnat et les gens non plus. Elle a du travail à faire mais je ne me fais pas de soucis pour elle dans le futur.

Ce solide collectif a-t-il changé quelque chose à ta manière d'aborder l'épreuve ?
J’étais partie avec l’idée en tête que pour une fois j’allais avoir plusieurs cartes, et que du coup je pourrais tenter un peu sans trop d’arrière-pensées. Ça n’a pas été le cas donc je suis déçue mais je n’en veux pas aux filles, c’était vraiment dur dans ces conditions. Elisa Longo Borghini était toute seule aussi alors que c’était une grosse équipe. C’est le vélo, ce n’est pas facile et c’est sûr que j’aurais préféré être à plusieurs à l’avant pour jouer toutes les cartes et être plus libre.

« IL Y A DU POTENTIEL »

Est-ce que la météo t'a désavantagée ?
Je pense que la météo ne m’a pas aidée, j’ai essayé de bien manger mais je n’ai peut-être pas assez bu car j’ai commencé à avoir une crampe à l’ischio. Je me suis fait mal après le chrono donc je l’ai un peu payé. J’avais un peu peur dans la montée raide mais il n’en manquait pas beaucoup. Au-dessus de la petite montée raide je n’étais vraiment pas loin. Puis devant ça roulait fort, il y a encore du travail.

Un travail que tu vas poursuivre avec la FDJ-Suez !
Mon changement d’équipe va me refaire passer un cap, en tout cas je l’espère. Je vais également changer deux/trois choses au niveau de l’entrainement. Il y a du potentiel, j’en suis convaincue. Changer d’environnement, même si j’ai passé huit belles années chez DSM, ça peut me faire passer un cap.


Patrick Pichon - FFC

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