Soren Bruyère Joumard, quelle première !

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

Soren Bruyère Joumard ne pouvait pas rêver plus beau scénario. Pour sa découverte d’une épreuve de Coupe du Monde, dimanche, il s’est directement imposé à l’occasion de la manche inaugurale de Dublin, dans la catégorie Juniors. “Je ne m’y attendais pas. Je l’espérais un peu, je voulais faire un résultat, mais je ne pensais pas gagner”, admet-il après coup auprès de DirectVelo, tout juste rentré d’Irlande. “Le staff m’avait dit de ne pas penser au fait que je suis J1. Je ne devais pas faire de complexe, alors j’ai essayé de faire le vide et d’oublier le contexte”.

UN CIRCUIT TRÈS COMPLET, IDÉAL POUR SES QUALITÉS

Sur le circuit irlandais, “tout était nouveau” pour l’ancien Champion de France Cadets de cyclo-cross, lauréat à Troyes et à Nommay, en Coupe de France. “C’était l’occasion de voir comment ça se passe à l’international. Je n’ai pas l’habitude de voyager à l’étranger et de prendre l’avion pour disputer une course. Forcément, ça change de d’habitude mais c’était top ! Le monde, l’ambiance, c’était différent et d’un autre côté, ça reste un cross, tout simplement”. Le bateau qui transportait les vélos étant arrivé en retard, Soren Bruyère Joumard et ses coéquipiers de l’équipe de France n’ont pas pu reconnaître le parcours samedi après-midi. Ainsi, tout s’est joué le Jour-J.

Le parcours, très complet, a beaucoup plu au Rhônalpin. “Il avait plu dans la nuit alors il y avait une partie roulante mais glissante, avec peu de traces. Les virages étaient les seules parties abîmées mais ça allait. L’herbe était couchée donc ça glissait beaucoup. Il y avait aussi un bac à sable assez facile, une partie boueuse, en mode bourbier comme à Troyes, mais avec des cailloux alors il fallait faire attention, détaille-t-il. Il y avait aussi deux-trois buttes dont une que l’on passait à pied. Vu comme ça, le circuit ne donnait pas l’impression de faire très mal mais à l’usure, on l’a bien senti au fil des tours”.

THÉOPHILE VASSAL ÉTAIT AUSSI DANS LE COUP

En début de course, c’est Théophile Vassal qui s’est montré le plus solide. Longtemps, il s’est montré en mesure de jouer la gagne mais a été écarté sur crevaison. Soren Bruyère Joumard, après être toujours resté aux avant-postes durant l’ensemble de l’épreuve, dans un groupe de favoris de plus en plus restreint, a livré une bataille finale avec Giel Lejeune, qui s’est avéré être son adversaire le plus coriace. “Dans l’avant-dernier tour, il a bloqué son dérailleur dans le dernier virage avant le poste. J’ai pris deux secondes d’avance et j’ai tout de suite fait le forcing dans la partie physique avec le sable et la boue car j’ai vu, lors des tours précédents, qu’il était un peu plus limite dans ces parties-là”.

Il lui restait ensuite à garder la pôle position durant l’ensemble du dernier tour de circuit pour résister à son rival belge, toujours menaçant. “Je n’ai pas eu le temps de beaucoup penser à la situation et à la possibilité de gagner. J’étais simplement concentré sur le fait de ne pas commettre d’erreur. Les émotions sont remontées au dernier moment, avant la ligne. Gagner directement en Coupe du Monde, ça fait bizarre (voir classement). Premier leader de la Coupe du Monde, Soren Bruyère Joumard va-t-il désormais revoir ses ambitions à la hausse ? “Je ne veux pas changer d’optique. Cette année, c’est de la découverte. Je veux prendre un maximum de plaisir et d’expérience. Si les résultats suivent, tant mieux. Mais la pression, ce sera pour l’année prochaine, en J2”. En attendant, il peut - quoi qu’il arrive par la suite cet hiver - savourer un succès qui fera date dans sa jeune carrière cycliste.

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