Protagoniste habituel de la Ronde de l'Isard, vainqueur en 2009 grâce à Guillaume Bonnafond, Chambéry Cyclisme Formation s'apprête cette année encore à jouer les premiers rôles sur l'épreuve pyrénéenne. Vincent Terrier, directeur sportif du CCF, explique à www.directvelo.com comment il a composé son effectif.

DirectVélo : Sur la Ronde de l'Isard 2010, votre équipe semblait posséder plusieurs coureurs capables de gagner, avec Yoann Barbas, Romain Bardet, voire Thomas Girard et Thomas Damuseau. Cette année, on a l'impression que vous aurez un seul leader, Romain Bardet...
Vincent Terrier : Romain sera notre leader mais pas notre seule carte. Il est celui qui a le plus de prédispositions pour l'emporter. Indéniablement, il a gagné en maturité l'an passé et il est devenu un coureur complet, à l'aise quand ça grimpe, mais aussi dans les bordures et dans les sprints. Romain est un leader dans la course et sur un plan extra-sportif : il sait donner confiance au groupe. Toutefois, nous pourrons compter sur d'autres coureurs sur la Ronde de l'Isard, notamment sur Axel Domont.

Etiez-vous surpris de sa 3e place récemment sur le Tour du Frioul ?
Axel a un vrai talent mais depuis deux ans son début de saison est gâché par des chutes. J'espère qu'il pourra faire une saison complète en 2012 pour démontrer son potentiel. Sur le Tour du Frioul, il a répondu présent lorsque Romain a un peu coincé. Cette alternative dans l'équipe est de bonne augure avant la Ronde de l'Isard.

« Jouer avec la complémentarité de nos coureurs »

L'épreuve a la réputation de faire émerger de nouvelles têtes. Espérez-vous la révélation d'autres coureurs dans votre groupe ?
Pourquoi pas Mathieu Teychenne ? Nous avons vu par le passé que la dernière étape était propice à des regroupements de coureurs entre les cols. C'est dans ces endroits que Mathieu peut jouer un rôle stratégique. Il est répertorié rouleur jusqu'à présent mais il a, lui aussi, gagné en maturité. Sur le Tour des Flandres, il ne pensait pas pouvoir rivaliser avec les meilleurs et il termine 4e. De la même façon, il peut faire un bon coup sur la Ronde de l'Isard.

En somme, avec Bardet, Domont et Teychenne, vous compterez sur trois coureurs ?
Ils ont des profils différents et nous pouvons jouer avec leur complémentarité. Certains auront leur mot à dire sur des étapes piégeuses, d'autres dans la haute montagne. Le reste de l'équipe sera composé de Clément Chevrier, Thomas Welter et Kévin Fouache. C'est un effectif solide. Il faut rappeler que le parcours de la Ronde de l'Isard est un peu différent des autres années, avec trois étapes au lieu de quatre, et une seule grande arrivée au sommet, le deuxième jour, à Superbagnères. Ce sera l'étape reine mais il faudra se méfier de la première et de la dernière journées de course.

« Les Australiens de Jayco seront de sacrés clients »

Comment avez-vous préparé la Ronde de l'Isard ?
Nous avons toujours un calendrier très dense, avec notamment des manches de la Coupe des Nations pour nos coureurs retenus en Equipe de France. Nous essayons aussi de proposer un début de saison progressif, puisque beaucoup sont des étudiants. Il s'avère que le groupe arrive en très bonne forme. Il y a deux semaines, le Tour du Frioul a permis de retrouver un peu le même configuration qu'à la Ronde de l'Isard, avec une confrontation de grimpeurs et de puncheurs. En particulier, on a pu côtoyer les Australiens de Jayco, qui seront de sacrés clients cette semaine ! Après le Frioul, nous avons réglé les derniers automatismes du collectif sur les Boucles de la Marne, en Coupe de France, le week-end dernier.

Vous êtes actuellement 3e de la Coupe de France, derrière le CC Nogent et Vendée U. Est-ce que la bagarre pour le classement final est désormais un objectif pour vous ?
Jusqu'à présent, nous sommes considérés comme une équipe de grimpeurs. Mais cette année, il y a une ambiance extraordinaire dans le groupe et les gars prennent la course en main. Maintenant, il savent lancer les bordures ! On aurait tort de ne pas profiter de cette dynamique. La Coupe de France n'a jamais été une priorité, surtout lorsqu'elle était en concurrence avec de belles épreuves de classe 2. Mais, après avoir fini pendant des années autour de la 8e place au classement de la Coupe de France, nous voudrions conserver notre position dans le Top 5. Ce serait un signe supplémentaire de notre progression.

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Crédit Photo : Hervé Dancerelle - www.directvelo.com