Arnaud Démare : « J'ai la pression depuis longtemps »

Le Champion du Monde Espoirs en titre Arnaud Démare est passé professionnel dans l’équipe FDJ-BigMat à l’intersaison et a déjà levé les bras à cinq reprises depuis le début d’année. Alors qu’il fêtera ses 21 ans en août, le Beauvaisien a montré ses capacités sur son premier Grand Tour, le Giro, en mai dernier. A deux jours de l'un de ses grands rendez-vous de l’année, il a dressé le bilan de sa première partie de saison et évoqué le Championnat de France sur route de dimanche pour DirectVelo.com.

« Depuis le début de saison, je totalise cinq victoires, je suis très content. J’aurais signé tout de suite pour un total comme celui-ci. Je pensais souffrir plus que cela, et je me rends finalement compte que je suis capable de jouer la gagne régulièrement. Cependant, j’ai encore plein de choses à apprendre. Deux semaines après ma victoire au Qatar, j’ai rapidement enchaîné avec ma quatrième place sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne et une victoire au Grand Prix Samyn. Puis, j’ai regagné la même semaine sur la 2e étape des Trois Jours de la Flandre-Occidentale. Quand on a la forme et les jambes, il faut que la tête suive. Niveau entraînement, je travaille plus que l’an dernier. Mon programme de course est plus concentré que celui de l’an passé, chez les amateurs. Les briefings sont plus longs et plus argumentés, et courir parfois avec des oreillettes, ça nous donne la chance d’avoir plus d’informations et de conseils en course. Au niveau des médias aussi c’est différent. Tout est beaucoup plus médiatisé, les épreuves sont plus renommées. Ça fait rêver de gagner des courses professionnelles, c’est super ! 

« Une belle expérience sur le Giro »

Je suis revenu content et frustré à la fois du Giro car je n’ai pas pu faire un sprint comme j’aurais aimé le faire. J’ai fait quatorze jours de course, ce n’est pas rien d’enchaîner les charges de travail. Nous étions au moins six heures sur le vélo, cela ne peut que me faire progresser. Dans les sprints la différence venait surtout du fait que la fatigue s’accumulait pour tout le monde. Ce fut une belle expérience pour  moi, j’ai beaucoup appris. Ensuite, pendant une semaine et demie, je n’étais pas opérationnel. Le repos, c’est important. Je pense que je pourrais, à l’avenir, bien passer la haute montagne, plus que la moyenne montagne car on y est toujours en prise alors qu’en haute montagne, on peut monter dans le grupetto. Là, je reviens de la Route du Sud où j’ai gagné la 2e étape. Sur la 3e étape, j’ai abandonné après la montée du Tourmalet. Je savais que ça allait me suffire. Je commençais à être fatigué et je préférais me préserver pour le Championnat de France. 

« Avec Nacer (Bouhanni), nous aurons deux chances »

Sur le Championnat de France, l’équipe va être très attendue par tout le monde. Même si c’est relativement plat, il faudra avaler 260 km avant de franchir la ligne d’arrivée. La distance va user tout le monde. Avec Nacer Bouhanni, nous aurons deux chances de bien faire. J’ai bien sûr la pression. Mais, la pression on me la met depuis longtemps. Pourtant, je n’ai que 20 ans. L’année passée, en Espoirs 2, on me disait que je pouvais gagner le Championnat du Monde à Copenhague et depuis que je suis passé néo-pro, on me dit que je vais gagner le Championnat de France à Saint-Amand-les-Eaux. Mais j’ai le temps. Certes, une chance comme cela ne va pas se reproduire chaque année mais ce n’est pas la fin du monde. Je suis aussi bien placé en Coupe de France (actuellement 3e avec 88 points), et c’est devenu un objectif. Je ne pensais pas être leader de la Coupe de France en début d’année. En juillet, je vais faire le Tour de Pologne, reste à voir si je pourrai me présenter sur toutes les manches de Coupe de France puis également sur l’Eneco Tour. Le parcours du Championnat du Monde dans la Province de Limbourg sera trop difficile pour moi, je ne pense pas qu’il me conviendrait. »

Crédit P
hoto : Quentin Lafaye - www.directvelo.com
 

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