Teychenne : « Le Jean-Masse, mon profil type de course »

Malgré trois saisons consécutives où il fut stagiaire chez AG2R La Mondiale, Mathieu Teychenne est resté dans les rangs Amateurs. En 2013, une nouvelle page de sa carrière s’écrit. En effet, l’Alsacien de 23 ans a quitté le Chambéry Cyclisme Formation pour l’équipe de l’Armée de Terre. Dès son deuxième week-end de course il s’est illustré sur les Courses au Soleil remportant la 3e épreuve. A quelques heures de prendre le départ de la première manche de Coupe de France DN1, il s’est confié à www.directvelo.com.

DirectVélo : Tu as remporté ton premier succès sur la Tramontane, t’attendais-tu à gagner si tôt dans la saison ?
Mathieu Teychenne : Je ne m’attendais pas trop à gagner car précédemment je ne commençais jamais la saison de bonne heure. J’ai passé quatre ans au Chambéry Cyclisme Formation et nous débutions qu’en mars. D’autre part, une semaine avant de partir en stage, début janvier, je suis tombé en faisant du ski de fond. Je me suis tapé le genou sur une pierre ce qui a eu pour conséquence un hématome et cinq jours d’arrêt. Je ne pensais vraiment pas être au niveau. Mais après le premier week-end des Courses au Soleil dans le froid et vent, j’ai vu que les sensations étaient plutôt bonnes.

Globalement, l’intersaison s’est plutôt bien passée alors pour toi ?
Oui. Cet hiver, les conditions étaient plutôt bonnes en Alsace pour rouler. Quand la météo s’est dégradée, je suis parti en stage à Brignoles (Var) avec l’équipe et depuis le 8 janvier nous sommes dans le Sud en attendant la première manche de la Coupe de France.

« L’équipe marche fort »

Comment as-tu géré la Tramontane pour la remporter ?
Samedi dernier, sur la Tramontane, cela a très vite borduré. Nous étions huit coureurs de l’Armée dans le groupe de tête et nous avons fait l’effort pour que cela ne revienne pas de l’arrière. Dans la bosse, cela a écrémé et nous n’étions plus que onze. Avec moi, il y avait Alexis Bodiot et Rudy Barbier qui vont très vite au sprint. Mon but était d’attaquer pour faire travailler les autres avant le sprint. Je suis sorti à 3 km de l’arrivée et je n’ai jamais été rejoint ! (sourires)

C’est de bon augure pour la suite...
Gagner si tôt met en confiance c’est sûr. L’équipe marche fort, avec trois victoires (Romain Combaud et Benoît Sinner ont aussi été victorieux, NDLR) il faut que cela continue ainsi. Le second front qui est au Pays basque en ce moment réalise de bons résultats également. Cela fait plaisir à tout le monde, nous sommes motivés mais nous devons rester les pieds sur terre aussi. Il ne faut surtout pas s’enflammer. Le Jean-Masse ce dimanche, c’est beaucoup plus difficile en ce qui concerne le relief. Et j’ai l’expérience avec le CCF l’an passé. Nous avons eu deux mois de folie où nous gagnions tous les week-ends... et la fin d’année fut beaucoup plus difficile !

« Continuer à progresser »

A l’intersaison, tu as choisi de quitter le CCF pour l’Armée de Terre à l’intersaison. Pourquoi ?
Je suis arrivé à Chambéry en 2009 avec un double projet, le vélo à haut niveau et ma licence. J’ai été trois années de suite stagiaire chez AG2R La Mondiale, dont le CCF est la réserve, et je pensais signer un contrat pro et finalement, cela ne s’est pas produit ainsi. Arrivé à la fin de mon cursus universitaire, je devais sortir de ce club formateur... Plusieurs équipes de DN m’ont contacté mais la condition pour que je continue le vélo était de progresser toujours plus. L’Armée de Terre m’intéressait pour cela car l’équipe a l’un des meilleurs programmes de courses, avec beaucoup de classe 2 notamment. Le fonctionnement est très proche d’une équipe pro.

Tu as donc un nouveau statut...
Effectivement. Je suis sur un double projet, militaire et cycliste de haut niveau. Notre emploi du temps est aménagé pour faire du vélo mis à part pendant les formations militaires de quatre semaines par an. Je partage mon temps entre Saint-Germain-en-Laye en caserne et Strasbourg, chez moi.

« Etre stagiaire n’est plus une fixation »

Maintenant, le grand rendez-vous de l’année approche avec le Grand Prix Souvenir Jean-Masse. Quelle physionomie de course imagines-tu ?
Le circuit est usant, la dernière boucle est vraiment dure. Je vois bien une échappée se former mais ça va revenir sur la fin. Les manches de Coupe de France sont des courses spéciales, et on ne comprend pas toujours toutes les stratégies. C’est le grand rendez-vous de ce début de saison, et j’ai hâte d’y être. Cette course, c’est le profil type pour moi, accidenté.

Par la suite, quels seront tes objectifs dans la saison ?
Mes objectifs sont déjà de gagner de grandes courses, sur des épreuves classe 2 aussi et des manches de Coupe de France. Le Championnat de France Amateurs est évidemment très important. Concernant une place de stagiaire... je n’y pense pas trop. Avant, c’était vraiment mon ambition prioritaire. Maintenant, j’exerce déjà mon métier avec l’équipe de l’Armée de Terre, si je trouve une équipe pro, tant mieux, mais je n’en fais plus une fixation.

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de Mathieu Teychenne.

Crédit Photo : Carlos Meléndez - www.sportimagen.com

 

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