Néo-pros : Le point avec Jérémy Bescond

Le 30 août, Jérémy Bescond (Cofidis) bouclait le Tour du Poitou-Charentes à la 103e place du classement général. Une performance qui semble anodine, sauf que le néo-pro de 22 ans était pratiquement incapable de mettre un pied devant l’autre il y a encore deux mois. Touché par une toxoplasmose depuis le début de saison, Jérémy Bescond se voyait même arrêter le cyclisme il y a quelques semaines. Le voilà désormais tourné vers la saison 2014, comme il l’explique à www.directvelo.com.

« Ça n’a pas été facile ces derniers mois, car la toxoplasmose dont j’ai été victime est une maladie qui fatigue énormément l’organisme. Je suis resté allongé dans mon lit pendant deux mois. Je ne pouvais même plus monter les escaliers. C’était déprimant. Franchement, je me suis même demandé si je n’allais pas arrêter le vélo. J’ai eu l’impression que je n’allais jamais pouvoir retrouver toutes mes capacités physiques. J’étais très faible.

« MENTALEMENT, C’ETAIT TRES DUR »

Plus tard, il s’est avéré que j’avais été touché par cette toxoplasmose dès la fin janvier, puisque l’on a retrouvé des traces de toxoplasmose dès cette période. Or, j’ai commencé à suivre un traitement au mois de mai. C’est aussi pour cela que j’ai été embêté aussi longtemps. Pendant un bon moment, je ne savais même pas ce que j’avais. C’était d’ailleurs sacrément frustrant, puisque je n’arrivais pas à faire de résultats, alors que je faisais le métier à 100% à l’entrainement et en dehors. Je me surprenais même à prendre du poids. Autant dire que mentalement, c’était très dur. Je ne comprenais pas du tout ce qu’il m’arrivait. Je n’étais pas bien.

« JE VOULAIS VRAIMENT RETROUVER LE PELOTON »

J’ai repris le vélo depuis un bon mois maintenant. J’ai commencé par des sorties d’une heure, puis deux, puis trois… Je voulais vraiment reprendre progressivement. Puis j’ai fait de grosses sorties d’entrainement, très physiques, et j’ai vu que je récupérais plutôt bien. J’habite à Grenoble et je m’entraîne essentiellement dans les cols. Je battais pas mal de records de puissance dans les montées de cols. Ça me motivait. Je voulais vraiment retrouver le peloton, même si dans le staff, on ne voulait pas trop que je reprenne. J’ai vraiment insisté. J’étais d’abord censé reprendre sur le Tour de l’Ain, une course à domicile qui me tenait à cœur. Malheureusement, je n’étais pas encore prêt et j’ai dû reculer ma rentrée. J’ai également du oublier l’idée d’aller au Championnat de France de l’Avenir. Il aurait été stupide de reprendre par une course d’un jour. Je n’aurais rien pu faire à Albi. Je suis malgré tout très déçu de ne pas m’être présenté sur ce Championnat national. C’était ma dernière année chez les Espoirs, et j’avais très envie d’être de la partie.

« ANGOISSE A L'IDEE DE REPRENDRE LA COMPETITION »

J’ai donc repris la compétition sur le Tour du Poitou-Charentes. Pour moi, c’était important de recourir un peu en cette fin d’année, histoire de reprendre quand même le rythme avant d’aborder la saison 2014 dans de meilleures conditions. Pour une reprise, ça ne s’est pas trop mal passé. Je suis relativement satisfait, car je ne pensais pas tenir aussi bien la distance. Enfin, tout est relatif. J’ai franchement souffert sur les deux derniers jours de course, et plus particulièrement sur la 5e étape, où j’ai dû lâcher prise dans le final. Je m’y attendais un peu. Je savais que ça allait devenir difficile en fin d’épreuve. De toute façon, j’étais angoissé à l’idée de reprendre la compétition. Du coup aujourd’hui, je suis simplement content d’avoir pu terminer ce Tour du Poitou-Charentes. Je considère que c’est une première étape de franchie.

« FRUSTRANT MAIS PLUS RAISONNABLE »

La récupération est encore difficile. Ce n’est pas comme avant. Là par exemple, ça fait plus d’une semaine que j’ai terminé le Tour du Poitou-Charentes, et je n’ai toujours pas pleinement récupéré pour autant. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas enchaîné avec d’autres épreuves [Il a remporté dimanche la cyclosportive l'Alpigap, NDLR]. J’ai quand même le couteau entre les dents, et une grosse envie de bien faire. Mais je dois rester patient. Je devrais disputer le Tour du Doubs et le Grand Prix de la Somme en septembre, rien d’autre. C’est frustrant de ne pas participer à une épreuve comme le Tour du Gévaudan notamment, et de ne courir que deux jours en un mois, mais sans doute plus raisonnable. Je compenserai certainement plus tard, durant l’hiver. En effet, je pense que je ne couperai qu’une dizaine de jours, et que je ferai pas mal de cyclo-cross par exemple. Je m’attacherai plus en détails à tout ça dès la fin de saison, et je pourrai alors me tourner vers 2014. »

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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