On a retrouvé : Jonathan Lopez

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Il était l’une des références du cyclo-cross français dans les catégories Juniors et Espoirs, avant de disparaître de la circulation en 2010. Jonathan Lopez, aujourd'hui âgé de 28 ans, explique son choix. Et donne de ses nouvelles depuis la Corse, où il vit désormais.

DirectVélo : Pourquoi as-tu arrêté la compétition en 2010 ?
Jonathan Lopez : Au mois de juin 2010, j’ai coupé comme j’en avais l’habitude tous les ans avant de préparer la saison de cyclo-cross. Je suis parti en vacances en Corse, retrouver mon père et mon frère qui habitaient là-bas depuis un moment. J’ai trouvé un job d’été, qui au final s’est transformé en CDI très rapidement. J’ai alors rompu mon contrat avec le VC Pomme Marseille. J'ai ainsi mis fin à ma « carrière » de coureur cycliste.

« JE NE PRENAIS PLUS LE VELO COMME UN PLAISIR »

Cette décision était plutôt subite donc ?
Pas vraiment. Je ne prenais plus beaucoup de plaisir sur mon vélo. J’ai commencé le cyclisme à l’âge de cinq ans, ça faisait près de 20 ans que je faisais du vélo. Une forme de lassitude avait commencé à s'installer. J’en avais marre aussi de devoir faire « le marchand de tapis » à négocier des contrats à droite et à gauche pour survivre. Je ne prenais plus le vélo comme une passion mais plutôt comme un métier, et à partir de là. La flamme s’était éteinte peu à peu. Il fallait passer à autre chose.

Avec le recul, regrettes-tu de ne pas avoir insisté et tenter de passer pro ?
Honnêtement, pas du tout ! Je n’étais tout simplement pas fait pour ça. J’ai toujours été quelqu’un d’assez feignant en terme d’entraînement. Aller rouler 2h30 ou 3h, ça allait, mais pas plus. Je n’aimais pas ça. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai toujours affectionné le cyclo-cross. Cette discipline nécessitait davantage un entraînement qualitatif que quantitatif. Et puis, ça ne me correspondait pas de faire tous les sacrifices du quotidien nécessaire à une carrière cycliste. Je suis un bon vivant. Si j’avais envie de sortir avec des amis, je le faisais. Je n’ai aucun regret.

« MES MEILLEURS SOUVENIRS SONT EN CYCLO-CROSS »

Quel est le meilleur souvenir que tu as sur un vélo ?
J’en ai plusieurs, mais il évident qu’ils sont tous dans les sous-bois. Je garde un super souvenir de la période où j’ai arboré le maillot de leader de la Coupe du Monde sur des cross régionaux. Tout le monde me demandait : « Mais qu’est ce que c’est ce maillot ? Il représente quoi ? » J’étais assez fier de pouvoir le montrer dans ma région. Je le suis aussi d’avoir pu courir et me battre avec les Stybar, Albert ou Boom. Les rares fois où je regarde les résultats des courses, je vois qu’ils sont en haut de l’affiche. J'ai l’impression que rien n'a vraiment changé finalement. (sourires)

Justement, gardes-tu des contacts avec le monde cycliste ?
Un peu mais sans plus, surtout par téléphone. J’échange toujours avec Arnaud Labbe et Julien Belgy par exemple, mais j’ai plus de mal à revoir les gars. La Corse est vraiment un monde à part, on vit un peu à l’écart et lorsque l’on débarque ici, on a peu de contacts avec la métropole. Je profite du fait que certaines équipes viennent faire des stages de préparation en début de saison sur l’île pour revoir quelques uns de mes anciens coéquipiers. Lors du dernier Tour de France, j’ai pu en revoir quelques uns, même si finalement je n’ai pas trop côtoyé le milieu routier.

Et aujourd’hui, que deviens-tu ?
Je travaille dans une entreprise de maçonnerie pour des villas de luxe. Je touche un peu à tout, manutention, installation de matériel, plomberie, entretiens des véhicules. Je ne fais jamais la même chose que la veille. Ça me plaît, je ne suis pas dans une routine. Avec ma copine, nous nous sommes installés près de Porto-Vecchio. J’ai beaucoup de travaux dans la maison, alors je ne m’ennuie pas. Je n’ai même plus le temps d’aller rouler comme je le faisais de temps en temps, pour m’entretenir. Mais l’objectif est que tout soit prêt avant l’arrivée de notre bébé prévu pour fin juin-début juillet. Ma plus belle victoire...

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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