Sept questions à Jérémie Dérangère
"Outsider" du championnat de France amateur samedi, comme il se définit lui-même, Jérémie Dérangère (SCO Dijon) se livre à www.directvelo.com à la veille du rendez-vous tricolore.
DirectVélo : Comment juges-tu ta forme du moment ?
Jérémie Dérangère : Assez bonne. J'ai pas trop mal marché au Tour du Nivernais Morvans et j'ai terminé 4e auparavant en Coupe de France [sur la Val d'Ille U Classic, NDLR]. Je suis sur la pente montante alors que les autres années, j'étais en forme en avril mai et beaucoup moins de juin à août. Désormais, je calcule moins mes efforts. Si je ne suis pas devant sur une course, je ne me lance plus dans de longs raids pour revenir en tête.
Tu cours donc à l'économie ?
Ça ne me plaît pas trop, ça... Mais je m'y oblige ! Et je constate les résultats : je supporte mieux la chaleur que les autres années. Peut-être que je suis moins cramé. Attention, ça ne veut pas dire que je vais gagner samedi !
Jean-Christophe Péraud est-il l'homme à battre ?
Oui ! Au Tour du Nivernais Morvans, il a fait tempo toute la journée. Je l'ai attaqué comme je le fais avec Plouhinec et il est venu me chercher à chaque fois. Comment se débarrasser de lui au championnat ? Ce sera presque impossible ! Il faudrait qu'un bon groupe arrive au sprint. Et encore ! Il ne faudrait pas lancer trop tôt car il est capable de revenir dans les 20 derniers mètres. Sa force, c'est qu'il est sûr de lui... Quant à moi, je suis dans une position idéale : un simple outsider.
Ton nom revient pourtant dans les quatre ou cinq noms de favoris !
Je suis beaucoup moins attendu que Péraud. Plouhinec, Daeninck, Charrier, Clain, Vichot... Nous sommes au moins une quinzaine à ce niveau-là.
Interrogés par un sondage en ligne, la majorité des lecteurs de www.directvelo.com pensent qu'un coureur espoir a ses chances de l'emporter. Qu'en penses-tu ?
La distance - 172 km ! - favorisera sans doute un coureur expérimenté. Le parcours est au moins aussi difficile qu'à Semur-en-Auxois l'an passé. La répétition des bosses fera des dégâts. La deuxième est presque un peu trop dure pour moi. Mais je me rattraperai avec la succession des relances. Ça, j'aime bien !
Le scénario parfait, pour toi, ce serait un sprint ?
Oui, mais dans un groupe de 10 à 12 coureurs. L'arrivée est piégeuse pour un sprint massif. Elle est en cuvette. Les gars qui lancent peuvent se coucher et ceux qui sont battus à 400m de la ligne peuvent gagner en suivant l'aspiration ! Mais le scénario d'un sprint a vraiment très peu de chance de se produire.
S'agit-il de ton dernier championnat de France ?
Tout dépend ! On n'arrive pas loin de la fin... Si je continue le vélo l'an prochain, peut-être que je laisserai ma place à un jeune de l'équipe pour le championnat. C'est ce qu'a fait Romain Mary cette année, alors qu'il a déjà remporté le titre et que le jeune ne s'imposera certainement pas samedi. Mais laisser à un espoir la chance de participer, c'est beau.