On a retrouvé : Kevin Labèque
Kevin Labèque a été en 2009 l'un des meilleurs Juniors français. Cette année-là, le rouleur aquitain a été sacré Champion de France du contre-la-montre, et s'est classé 3e du Championnat d'Europe et 5e du Mondial. L'ancien sociétaire du CC Marmande, spécialiste de la piste, en a terminé avec le vélo fin 2012. Alors coureur au CM Aubervilliers 93-BigMat, il venait de réaliser une belle saison, avec notamment une victoire d'étape au Tour du Loiret, une 2e place au Tour de la Manche et une médaille de bronze au Championnat de France Espoirs du contre-la-montre. Kevin Labèque, qui aura 23 ans en décembre prochain, donne de ses nouvelles à DirectVelo.com.
DirectVelo : Tu as arrêté ta carrière cycliste relativement jeune, à l’issue d’une saison 2012 réussie. Pourquoi ?
Kevin Labèque : En septembre 2012, j’ai intégré l’Université technologique à Compiègne (Oise) pour suivre une formation d’ingénieur. L’emploi du temps en lui-même n’était pas insurmontable avec 25-30h de cours par semaine, mais le travail à la maison était très lourd. Concilier les études et le vélo de haut niveau devenait alors difficile pour moi. Et puis, j’ai eu une sorte de ras le bol...
« AUCUN MAL A TOURNER LA PAGE »
A quel niveau ?
A tous les niveaux. J’ai toujours concilié études et vélo, et j’en avais marre de devoir être tout le temps minuté, aller m’entraîner au moindre petit moment libre sans prendre le temps de me poser ou me reposer. J’avoue que cela a fini par me peser. C’est dommage car j’avais eu une super expérience en 2012 avec la tournée des manches de Coupe du Monde et les Championnats du Monde sur piste. J’avais d’ailleurs prévu de faire la même chose en 2013, mais j’étais aussi lassé du manque d’infrastructure pour la piste en France. Evidemment cela a eu une grande importance sur mon choix de renoncer au cyclisme, définitivement.
Tu n’as jamais voulu faire machine arrière ?
A aucun moment ! J’ai vite trouvé d’autres choses à côté du vélo, je n’ai donc eu aucun mal à tourner cette page de ma vie. Aujourd’hui, ça doit faire un an que je ne suis pas monté sur un vélo, même pour le plaisir et cela ne me manque absolument pas. J’ai quand même encore quelques contacts, notamment avec mon premier club, le CAM Bordeaux. Je vais rendre visite au club lorsque je reviens sur la région bordelaise. Je garde des bons souvenirs de cette partie de ma vie, et mon parcours cycliste m’aide indéniablement dans mon quotidien. Je pense que quelque soit le sport pratiqué, le sport à haut niveau nous apprend énormément, notamment sur la rigueur et le courage.
« JE M'ECLATE »
Où en es-tu de ton cursus scolaire ?
Je viens de terminer mes études. Il me reste un stage de six mois à faire. Je vais travailler chez l’Oréal Paris. Je serai en charge de la performance de production, pour améliorer les taux de rendement et de production. C’est une usine qui fait partie des produits l’Oréal Luxe. Initialement, ce n’était pas vraiment le chemin que je voulais suivre, mais j’ai trouvé mon stage là-bas et le discours m’a plu. A la fin, j’ai une possibilité d’embauche. Je croise les doigts.
Tu es donc heureux sans vélo ?
Bien sûr ! D’ailleurs, cette année, j’ai même organisé un festival de musique avec mes copains d’école, sur le même principe que les célèbres « solidays ». Sur deux jours, nous avons réuni 1000 personnes pour assister à différents concerts de vingt chanteurs ou groupes de musique, principalement du rock et de l’électro. Je m’éclate, je ne regrette rien, si ce n’est peut-être le fait de vivre en Picardie. Ma région natale me manque, ma famille et mes amis aussi. Mais on ne peut pas toujours faire ce que l’on désire dans la vie. Je préfère assurer mon avenir. J’aurai ensuite le temps pour essayer de revenir chez moi.
Crédit Photo : Nicolas Gachet - www.directvelo.com