François Pervis : « Difficile à croire »
François Pervis (France) a conservé, ce jeudi, son titre de Champion du Monde de keirin. Il s'est offert son 5e titre mondial de sa carrière. Le Mayennais a raconté son bonheur à DirectVelo.com.
« C'est encore difficile à croire que je remporte ce titre de Champion du Monde de Keirin ! Je reviens de loin. Il y a trois semaines, lors de la conférence de presse ici-même, j'avais dit que c'était compliqué pour moi. Je ne savais pas trop où j'en étais, et c'était vraiment le cas. Depuis, j'ai fait du jus comme j'ai pu. J'ai compté sur mes qualités de base. Ça se joue beaucoup dans la tête. J'ai cru en moi, je me suis dit de faire ce que j'avais l'habitude faire, et ce pour avoir confiance. J'ai essayé de passer au-delà de mes pépins physiques. J'étais le tenant du titre, je cours à domicile... Il y a de la pression, mais le public est là pour faire la différence.
« J'ETAIS DANS UN FAUTEUIL »
Derrière le burdin, j'étais en deuxième position comme lors de la demi-finale. Il y avait le même coureur devant (Levy). En demi, j'avais laissé faire. J'étais rentré juste dans les trois premiers. Quand j'ai vu que j'étais dans la même situation en finale, je me suis dit qu'il fallait s'adapter, courir autrement. J'ai pris la tête de suite, puis j'ai laissé passer Levy. J'ai essayé d’empêcher les autres de me déborder. Levy m'emmenait, je voulais rester dans cette position. J'étais dans un fauteuil. Je viens le sauter quand il faut. Tactiquement, j'ai bien couru. J'ai fait un beau tournoi de keirin.
« PARTAGER CA EN FRANCE, IL N'Y A PAS DE MOT »
Le niveau va s’élever jusqu'aux Jeux Olympiques. Au 200 m, si ça fait 9'6'' ici, je ne serais pas surpris. Ça serait le record de la piste, et le record du monde au niveau de la mer. Nous avons déjà vu deux records du Monde battus ici (500 m et poursuite par équipes Dames). C'est une piste rapide, il fait chaud, le bois sèche. Puis le public met une ambiance de dingue. Comment ne pas performer dans ces conditions ? J'habite à 500 mètres d'ici, je m’entraîne deux fois par jour. Il y a une centaine de personnes de mon fan-club. Ils me voient sur internet ou le câble, quand c'est diffusé, en temps normal. Je peux vivre ça avec eux. Je pense que le keirin est la discipline la plus spectaculaire de la piste. Pouvoir partager tout ça en France, il n'y a pas de mot !
« CE DOUBLE RAJOUTE DE LA VALEUR A CE TITRE »
C'est l'un de mes plus beaux titres (son 5e titre mondial). Je n'avais pas fait un beau chrono de l'hiver ! Le Keirin est une épreuve difficile à gagner. L'année dernière, c'était différent. Il y avait un triplé historique... Le doublé en Keirin rajoute de la valeur à ce titre-là...
« LIBERE POUR LA SUITE »
Je suis libéré pour la suite du Mondial. Je montre à mes adversaires qu'il faut compter sur moi. Maintenant, le kilomètre est une autre épreuve. Tout peut se passer, il faut être concentré sur son effort afin de ne pas commettre la moindre erreur. J'ai retrouvé de la fraîcheur... En demi, j'y suis allé au culot, avec un sprint de costaud. Je suis très fier de mes sprints du jour.
« UNE RELATION HUMAINE AVEC MES SPONSORS »
Mon nouveau statut ? Je suis très content de ma situation. J'ai une relation de confiance avec mes sponsors. J'ai au moins un mail de leur part par semaine pour me soutenir. Ils savent que c'est dur. Je ne mets pas qu'un autocollant sur mon casque. C'est une vraie relation humaine. J'essaie de leur redonner pour les remercier. Le secrétaire d'État chargé des Sports, Thierry Braillard, m'a beaucoup aidé, et les plus petits sponsors comptent également ! Je suis quand même plus serein de ce côté-là... Je ne cours plus après mon gagne-pain. C'est un point négatif en moins. »
Crédit photo : Cédric Congourdeau - www.directvelo.com