Julien Bernard a remporté "sa" course, le Tour Nivernais-Morvan, un an après avoir remporté une étape. Le coureur du SCO Dijon a pris le maillot jaune à Lilian Calmejane (Vendée U) au terme de la 4e étape à La Machine, un haut lieu du cyclisme nivernais. Il revient sur sa victoire pour DirectVelo.com.

DirectVelo.com : Etais-tu leader désigné au départ ?
Julien Bernard : En tant que Nivernais, j'étais un petit peu protégé avec Guillaume Barillot. Mais nous attendions surtout les deux trois premières étape pour savoir quels coureurs pouvaient briller. Je me suis retrouvé placé dès la première étape, l'équipe a joué ma carte.

L'étape de La Machine où tu as pris le maillot jaune était-elle celle que tu avais cochée ?
Pas spécialement. Au Tour Nivernais-Morvan, le maillot a tendance à changer tous les jours. Mais je savais que l'étape de La Machine est souvent difficile, après celle de Château-Chinon. J'en ai profité pour attaquer mes adversaires.

CINQ RECONNAISSANCES DU CHRONO PAR EQUIPES

Justement, quelle est la recette pour mettre en échec le Vendée U ?
Il faut plusieurs ingrédients. D'abord qu'ils ne placent aucun coureur dans l'échappée de la 1ère étape. Ensuite, nous avons produit un gros travail sur le contre-la-montre par équipes où nous ne perdons que 16". Enfin, ils étaient diminués (deux abandons NDLR). J'ai réussi à sortir du marquage à trois entre Lilian Calmejane et Sylvain Georges. J'ai aussi eu l'avantage d'avoir déjà un équipier placé à l'avant quand je suis rentré sur la tête.

Aviez-vous reconnu le tracé du contre-la-montre par équipes ?
Nous avons passé deux jours chez mon père pour un stage où nous avons reconnu trois fois le tracé ainsi que la 3e étape. La veille du chrono par équipes, nous l'avons encore reconnu deux nouvelles fois.

Ton expérience de leader aux 4 Jours des As t'a-t-elle servi ?
Ce sont des sensations qu'on retrouve. Aux As, j'étais leader après la 2e étape. Au TNM, j'ai pris le maillot à un meilleur moment. Je suis d'une nature calme. J'ai canalisé mes équipiers et je suis resté capable d'aller chercher mes adversaires dans le final.

« IMPORTANT POUR TOUTE MA FAMILLE »

Que représente pour toi le Tour Nivernais-Morvan ?
Beaucoup car je suis Nivernais, du SCO Dijon et mon père organise. C'est important pour toute ma famille. Gagner à domicile ce n'est jamais évident. Cela prouve aussi que je supporte la pression. J'ai gagné Châtillon-Dijon, la course organisée par mon club. Je gagne le TNM organisé par mon père, c'est mon 2e objectif de la saison.

L'an dernier, Yann Guyot devient Champion de France après sa victoire au Tour Nivernais-Morvan. Deviens-tu un favori pour la course au titre ?
Je n'y pense pas trop. Mais tout le monde fait le rapprochement. Je ne pense pas être le Yann Guyot de cette année. J'ai gagné grâce à une équipe exemplaire qui a travaillé tous les jours. Yann Guyot l'a gagné tout seul. Mais c'est de bon augure pour l'équipe. C'est toujours intéressant de marcher à une semaine du Championnat de France, mais il faudra courir juste et croire en moi.

Crédit photo : Patrick Brousse