Quentin Jauregui : « Le cyclo-cross est devenu un plaisir »
En 2012, Quentin Jauregui rivalisait avec Mathieu Van der Poel et Wout Van Aert sur le circuit de Coxyde -3e du championnat du monde- après être devenu champion de France Juniors. Depuis, ses deux rivaux dominent la discipline chez les Elites. Lui, a choisi de se consacrer exclusivement à la route. Il entame sa deuxième saison chez AG2R La Mondiale
LES MAINS SORTIES DES POCHES
Pourtant, le dernier vainqueur du GP de la Somme, sera bien au départ du Championnat de France Elites. Après n’avoir couru aucun cyclo-cross l’année dernière, il a décidé de renouer avec sa discipline de cœur. Cette saison, il a participé à sept courses régionales et en a gagné cinq. "Je vois le cross vraiment comme une préparation. J’ai pris beaucoup de plaisir à courir chez moi et ça me suffit", estime Jauregui pour DirectVelo. Mais quand on lui parle de Besançon, le compétiteur reprend vite le dessus. "Je n’y vais pas les mains dans les poches. Je vais essayer de performer même si je ne sais pas comment me situer par rapport à la concurrence." Il devra aussi s’élancer de la sixième ligne mais les spectateurs attendront une jolie remontée.
Cette volonté de faire la course, traduit-elle une nostalgie chez le coureur de Vincent Lavenu ? Lui qui s’envolera pour l’Argentine afin d’y disputer le Tour de San Luis dans la foulée, aurait-il aimé participer à la Coupe du Monde ? "A la base, je suis crossman. Bien sûr que tout ça me manque mais j’ai choisi ma voie et c’est la route", tranche-t-il. "Je me sens super bien dans l’équipe et je ne regrette pas du tout mon choix".
« DUR POUR UN FRANCAIS DE S'INTEGRER »
Plusieurs raisons l’ont encouragé à négocier ce virage. La première, son recrutement dans une équipe du World Tour. Il confie que la réflexion n’a pas été "bien longue" au moment de s’engager. Le coureur originaire de Cambrai pointe aussi du doigt le manque ou l’absence d’équipes françaises spécialisées dans le cross. "En Belgique ou au Pays-Bas, l’élite des crossmen ne fait que du cross. C’est vraiment leur discipline". Lui qui a d’ailleurs évolué une saison au sein de BKCP, une équipe belge, juge qu’il est très difficile pour un Français de s’intégrer et de s’imposer de l’autre côté de la frontière. "Ce n’est pas du racisme mais c’est vraiment leur truc. Je pense qu’ils préfèrent rester entre eux".
D’un autre côté, Quentin Jauregui qui n’a que 21 ans ne se sent pas capable d’enchainer les deux disciplines comme ont pu le faire Mourey ou Chainel et préfère se focaliser sur ses objectifs printaniers.
IL SE DECOUVRE SUR LA ROUTE
Le Nordiste est très clair, le cyclo-cross est devenu un plaisir. Si l’espoir français assume autant sa décision, c’est aussi parce qu’il a pris conscience de son potentiel sur route. "Je ne pensais pas être aussi fort, mais j’ai vu la saison passée que je pouvais être au niveau. En plus, l’équipe croit en mon potentiel".
Sa saison 2016 s’articulera autour de deux axes majeurs, avec la découverte du Giro. "J’y pense déjà et préparer mon premier grand tour m’habite ». Avant de partir pour sa première course de trois semaines, il sera aux côtés des leaders de l’équipe sur les classiques flandriennes. « Courir Paris-Roubaix avec Johan Vansummeren par exemple, c’est vraiment un super souvenir » se remémore-t-il. « J’adore ces classiques en plus, l’ambiance, le parcours, la météo peuvent rappeler le cross", conclut-il.
Plaisir et préparation à Besançon avant d’entamer sa troisième saison professionnelle. Quentin Jauregui peut faire le spectacle avant de partir épauler Péraud et Vuillermoz en Argentine.
Crédit photo : Dominique Bécart