Tour de France : Sur les traces de Romain Bardet

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo.com

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A l'occasion du Tour de France 2016, DirectVelo a lancé la rubrique "Sur les traces de...". L'objectif ? Mieux connaître un coureur présent sur le Tour de France, grâce à un équipier, adversaire ou dirigeant qui l'a connu chez les Amateurs.
Rendez-vous pour ce dernier numéro avec Romain Bardet, 2e du classement général derrière Chris Froome.
Le témoin ? Loïc Varnet, manager du Chambéry CF où l'Auvergnat a évolué en 2010 et 2011.
 
« Romain était un brillant Junior. Nous souhaitions le faire venir mais il est difficile de faire sortir un Auvergnat de chez lui. Nous avions discuté de sa venue au centre mais il avait finalement opté pour le CR4C Roanne pour ses débuts Espoirs. Puis nous nous étions revus sur le Tour des Pays de Savoie 2009. J'en ai remis une couche et après une période de réflexion, il avait accepté de rejoindre l'équipe pour la saison 2010.
 
A L'ATTAQUE SOUS L'ORAGE
 
Il y a un point commun chez tous les garçons qui ont la carrure pour être leader : ils ne lèvent jamais la voix. C'était le cas de Romain et de Pierre (Latour). Ils donnent la direction par l'exemple sur le vélo. Quand tu as quelqu'un de très ambitieux dans un groupe, il emmène tout le monde vers le haut sans hausser le ton. J'ai une anecdote très représentative de Romain : sur le Tour de l'Ardèche Méridionale, en 2010, il y avait eu un gros orage. Les trois quarts des coureurs étaient allés chercher un coupe-vent à la voiture. Lui a attaqué à ce moment-là et il a gagné l'étape. Il avait déclaré qu'il avait attaqué pour se réchauffer.
 
MAILLOT... VERT DU TOUR DE L'AVENIR
 
Il est passé professionnel au bout de sa troisième année Espoir, fin 2011. Cela ne se justifiait pas de précipiter son passage au-dessus l'année précédente. Lui n'a jamais revendiqué un passage comme certains le font par peur de laisser passer leur chance. Cela s'est fait naturellement. Il a profité de sa dernière année chez les amateurs pour enchaîner les sélections en Equipe de France. Il était l'un des favoris du Tour de l'Avenir. Hélas, il s'était neutralisé avec Quintana sur l'étape de Porrentruy et Chaves en avait profité... Il avait tout de même terminé l'épreuve avec le maillot vert. C'est rare pour un grimpeur !
 
TOUJOURS UN EXEMPLE
 
A-t-il laissé une trace au centre de formation ? Sur le fait d'avoir réussi dans les études et le vélo, oui. Il a obtenu une licence en Droit public sans avoir bénéficié du moindre aménagement d'horaires. Il arrive depuis que l'exemple de Romain revienne sur le tapis. Egalement pour sa combativité et le fait qu'il allait vite au sprint alors que c'est un garçon frêle. Ces derniers jours, les médias ont beaucoup parlé de son parcours. Il y a eu ce passage par le centre mais il faut relativiser. Romain serait passé pro sans le Chambéry CF. Il n'a pas construit sa personnalité ici. Il a appris avec nous des choses sur l'entraînement, la stratégie ou la récupération mais le reste vient de son éducation. C'est grâce à ses parents et ses premiers mentors dans le vélo. Nous sommes passés bien après eux. Nous avons répondu à ses attentes. Mais encore une fois, ce n'est pas le CCF qui l'a fait passer pro.
 
CROIRE EN SON DESTIN
 
Il y a deux ans, deux coureurs français avaient terminé sur le podium du Tour (Jean-Christophe Péraud et Thibaut Pinot). Mais sans dénigrer leur performance, ils avaient bénéficié de l'abandon de plusieurs grands leaders. Cette année, tous les cadors ont fini sauf Contador. Romain a été chercher cette deuxième place à la pédale, Que cela arrive aussi vite, peu de monde pouvait le parier. C'est un message fort envoyé à tous les autres, pros et amateurs. Il faut croire en son destin : tout est possible. »

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