En 2015, la France avait dominé le Championnat du Monde Espoirs grâce à Kévin Ledanois (1er) et Anthony Turgis (3e). Que peuvent espérer les Français sur l'édition 2016 ce jeudi à Doha (Qatar) ? Pierre-Yves Chatelon, le sélectionneur national, répond aux questions de DirectVelo.

DirectVelo : As-tu eu des difficultés à établir ta sélection ?
Pierre-Yves Chatelon : Il y a eu une élimination par l'arrière ! Nous sommes en fin de saison, des mecs commençaient à couiner un peu. Simon Sellier et Damien Touzé auraient pu être de la partie mais ils n'ont pas spécialement confirmé. Je me suis posé après le Championnat d'Europe. La sélection a en fait découlé assez naturellement. Par exemple, Valentin (Madouas) aurait pu en être. Au Tour de l'Avenir, c'était lui et pas Benoît (Cosnefroy). Là c'est l'inverse. Mais en fait, comme je l'ai dit, la sélection n'a pas été si compliquée à établir.

UNE EQUIPE DE « DYNAMITEROS »

Justement, comment a-t-elle été construite ?
Tout d'abord, j'avais la certitude de faire doubler les deux coureurs du chrono, Rémi Cavagna et Corentin Ermenault. Ils ont des choses à faire valoir sur la course en ligne. Rémi a gagné plusieurs épreuves de classe 2 dans un style bien particulier, en partant seul proche de l'arrivée. Je me dis que ça peut être un élément intéressant... Il me fallait un sprinteur que je n'ai pas vraiment trouvé. Jérémy Lecroq et Hugo Hofstetter auront ce rôle-là.

Mais peuvent-il gagner au sprint massif ?
Ce n'est pas l'un d'eux qui arrangera un peloton entier. Je n'ai pas bâti une équipe pour arriver absolument au sprint. C'est pour ça qu'il fallait des « dynamiteros » autour d'eux, qui savent le faire aussi sur le plat. Nans (Peters) et Benoît (Cosnefroy) l'ont fait toute la saison sur des profils escarpés, j'ai bon espoir qu'ils puissent le faire sur un circuit tout plat. J'ai bâti une sélection de francs-tireurs qui peuvent provoquer les choses. Elle est bien différente de l'Equipe de France Juniors qui sera articulée autour d'un sprinteur (Clément Bétouigt-Suire).

« UN MONDIAL TRES ALEATOIRE »

Il y a donc un coureur pro, Hugo Hofstetter...
Hugo (Hofstetter) s'est porté très tôt candidat, tout comme Lorrenzo Manzin (FDJ). Ce dernier sort de la Vuelta, il aurait donc été bien au Mondial mais il n'y avait pas de continuité dans le projet. Ça fait peut-être trois ans qu'on ne l'a pas eu en Equipe de France. Hugo était lui présent l'an passé au Mondial de Richmond. Il avait donné entière satisfaction. Il a pris de la caisse avec cette année chez les pros. Il a beaucoup bossé, notamment pour Nacer Bouhanni. Il a pris de l'expérience.

Que peut espérer l'Equipe de France ?
C'était très aléatoire l'an passé à Richmond avec la présence des pavés. Mais ça l'est encore plus cette année... Il y a beaucoup de Nations, contrairement à nous, qui vont souhaiter un sprint massif. De notre côté, quoi qu'il arrive, la saison est déjà réussie...