On a retrouvé : Loïc Doubey

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo.com

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo.com

Trois français sur un podium de Championnat du Monde de cyclo-cross. Difficile de ne pas se souvenir de cette image des jumeaux Loïc et Fabien Doubey entourant Clément Venturini lors du Championnat du Monde Juniors de Saint-Wendel en 2011. Six ans plus tard, Clément Venturini sera au départ des Mondiaux de Belvaux dans un costume d’outsider en Elites. Fabien Doubey a lui laissé le vélo de cyclo-cross au garage pour préparer sa première saison professionnelle chez Wanty-Groupe Gobert. Il en reste donc un. DirectVelo a retrouvé Loïc Doubey. Sportif accompli, il est même devenu Champion du Monde au mois de novembre dernier.

DirectVelo : Arrêt du cyclo-cross pour toi mais pas du sport ?
Loïc Doubey : Oui, j’ai arrêté le cyclo-cross pour me consacrer à mes études. J’avais du mal avec tous les à-côtés du cyclisme et j’avais surtout envie de découvrir d’autres sports. Je voulais vraiment me concentrer sur le plaisir donc j’ai commencé par courir et je me suis mis à la natation. Je voulais devenir polyvalent et apprendre de nouvelles techniques. Depuis trois ans, je m’entraine régulièrement en triathlon, j'ai pris une licence au Trialh'Lons.

« JE SENTAIS LA DIFFERENCE PAR RAPPORT A MON FRERE »

Jusqu’à reprendre la compétition et devenir Champion du Monde de X Terra en novembre dernier ?
J’ai bien progressé l’année dernière et je me suis qualifié pour le Championnat du Monde qui avait  lieu à Hawaï. Le X Terra c’est un triathlon un peu différent. On est beaucoup plus proche de la nature (la partie cyclisme se fait à VTT sur 30 km et la partie course à  pied est remplacée par un trail d’environ 5 km avec des dénivelés importants). C’est ce que je recherchais. Je voulais vraiment me faire plaisir. Finalement, je m’impose dans la catégorie des 20-24 ans en terminant 19e au scratch. Ça va me permettre d'évoluer en pro la saison prochaine.

Et justement, quels sont tes prochains objectifs ?
J’aimerais faire le X Terra Europe Tour avec des courses en Grèce, au Portugal, en France et en Belgique. Mais comme c’est un sport qui se développe, nous ne sommes pas référencés par la fédération de triathlon. Je dois trouver des partenaires pour m’accompagner et surtout pouvoir faire les déplacements. L’hiver, je deviens mon propre VRP ! J’ai aussi pu compter sur le soutien de beaucoup de gens l’année dernière. C’est eux qui m’ont permis d’aller à Hawaï et nous venons d’organiser un repas pour remercier toutes les personnes qui m’ont soutenu.

Tu arrives à t’entrainer en travaillant à temps plein ?
Oui je me concentre sur du qualitatif et ça marche plutôt bien. J’ai fini mon école d’ingénieur donc je suis maintenant à temps plein. Je trouve du temps le soir ou entre midi et deux. J’ai besoin de cet équilibre pour me sentir bien. Le sport me permet de m’échapper mais j’ai besoin du travail pour ne pas tomber dans l’exagération et ne penser qu’à l’entrainement. J’ai toujours été comme ça. C’est aussi pour ça que j’ai mis de côté le cyclo-cross. Je voyais bien que j’avais besoin de souffler et je sentais la différence par rapport à mon frère par exemple qui était tout le temps à bloc.

« CE TRIPLE RESTE UN MOMENT MAGNIFIQUE »

Est-ce que vous continuez à rouler ensemble ?
Quelques fois mais je vois maintenant la différence de niveau. Il a vraiment passé un palier et il faut s’accrocher pour rester dans sa roue !

Est-ce qu’en voyant ce qu’il fait sur le vélo tu regrettes d’avoir arrêté ?
Pas vraiment car je ne suis pas sûr que j’aurais pris autant de plaisir en continuant. Je suis toujours Clément (Venturini) et ça fait quelque chose de le voir avec les meilleurs mondiaux ! Je me dis que je l’ai côtoyé.

Forcément, on a envie d’évoquer ce Championnat du Monde de Saint-Wendel (Allemagne)...
On nous en parle encore de temps en temps mais Fabien est plus tourné vers la route donc on parle moins de cross ces derniers temps. Ce triplé reste un moment magnifique. Ce sont des émotions que l’on oublie jamais et je les retrouve d’ailleurs en X Terra.

Tu te souviens de l’atmosphère de cette journée ?
C’était vraiment beaucoup d’émotions car on avait fait chambre commune tous les trois. Pour moi, c’était particulier car je n'avais intégré l’Equipe de France qu’après le Championnat de France. Alors que Fabien (Doubey) avait fait toute la saison de Coupe du Monde. Mais j’avais eu un déclic sur la dernière manche de la Coupe du Monde en terminant 5e à Hoogherheide et je me suis dit que je pouvais faire aussi bien aux Mondiaux. Finalement j’étais tombé dès le départ et je n’avais fait que remonter pour finir dans la roue de mon frère. C’était une émotion immense !

« ELLE EST AVEC MA MEDAILLE X TERRA »

Et la médaille où est-t-elle ?
Avec ma médaille de X Terra ! Je me suis fait une petite étagère souvenir avec quelques maillots et la médaille. Ça me rappelle de bons souvenirs quand je passe devant (rires).

Est-ce qu’on pourrait te revoir sur le cyclo-cross ?
Une ou deux fois dans l’hiver pourquoi pas. Je ne pense pas refaire une saison complète mais je ne m’interdis pas d’en faire un ou deux. C’est un effort qui me plaît. Il y aussi notre organisation. Avec Fabien nous avons créé un cross dans notre village natal. L’idée était assez originale puisqu’on avait tracé le parcours sur un circuit de motocross. On est en train de réfléchir à la deuxième édition !

Avec ce temps, est-ce que les sorties d’entrainement pour préparer le cross te manquent ?
Pas forcément (rires). Ça fait un moment que l’on n'a pas dépassé les 0°. Je suis en phase de reprise donc je préfère profiter des sports d’hiver le week-end. Il vaut mieux faire une sortie en ski de randonnée qu’en vélo !

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