Une « internationalisation douloureuse » pour la Belgique

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo.com

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo.com

Quelque peu émacié par deux semaines de polémiques, Rudy De Bie ne plie pas. L'entraîneur fédéral des cyclocrossmen belges affronte sans sourciller les critiques tournant d’abord autour de propos évoquant des dames trop « amateures », puis, comme toujours avant un Mondial, concernant le choix des coureurs. DirectVelo a rencontré le sélectionneur belge dans les salons du Threeland Hôtel de Pétange, à quelques kilomètres à peine du circuit arc-en-ciel de Belvaux.

DirectVelo : Après la reconnaissance de ce jeudi, comment jugez-vous ce parcours ?
Rudy De Bie : J’ai en effet une première impression mais les conditions peuvent énormément changer selon les conditions météo. On est dans l’expectative totale. Ca peut changer d’heure en heure donc ça n’a pas énormément d’intérêt d’aller s’y entraîner maintenant. Pour avoir quelques sensations, oui, mais le dégel et le passage des coureurs pourrait tout changer.

VANDEBOSCH INCERTAIN

Chez les Juniors, le Britannique Tom Pidcock est-il imbattable ?
Sur chaque course où il était présent, il dominait. Et je m’attends au même scénario ici. Mais en restant dans son sillage, on peut le pousser à la faute comme ce fut le cas à Zeven (Allemagne) où les Belges ont pu en profiter. Nous avons moins de pression, mais Pidcock sait aussi gérer les attentes.

Toon Vandebosch est-il le meilleur atout belge ?
C’est surtout un gros point d’interrogation. Il est un peu refroidi, et son état peut s’améliorer comme s’aggraver très rapidement. C’est une incertitude. Mais globalement, en Coupe du Monde, nous avons des mecs qui sont montés sur le podium et qui ont même gagné (Yentl Bekaert à Valkenburg, NDLR). Collectivement, nous sommes forts. Il faut espérer être dans une journée exceptionnelle.

ASSUMER LA COURSE

En Espoirs, Eli Iserbyt est-il l’homme à battre ?
Il peut en tout cas tout perdre, car il est le tenant du titre. Ce serait magnifique de réussir le doublé, mais ce n’est pas donné à tout le monde. Quinten (Hermans NDLR) a montré qu’il évoluait au premier plan international, mais sur un Championnat, il faut toujours un petit plus. Il y a aussi Nieuwenhuis, Russo à ne pas sous-estimer, Bertolini, Toupalik s’il est de retour au top. Beaucoup de candidats pour peu de places !

Laura Verdonschot en Dames Espoirs, pourra-t-elle effacer la désillusion Femke Van den Driessche de l’an dernier ?
Pour Laura, le plus compliqué sera d’assumer la course. Les Dames Espoirs ne roulent que deux courses séparées dans la saison, à l’Euro et au Mondial. Elle devra prendre l’initiative et plus se contenter de s’accrocher à une Elite en subissant la course. C’est différent, mais je n’ai aucune crainte. Elle a encore accumulé de l’expérience lors des dernières semaines, a tiré des leçons de l’Euro où elle était passée à côté (7e NDLR). Espérons qu’elle reste calme pour défendre ses chances au maximum.

DES MEDAILLES EN CHOCOLAT ?

Et Sanne Cant pour enfin conclure chez les Dames ?
Ce serait magnifique, mais je pense que ce sera plus dur que lors des éditions précédentes. La concurrence me paraît plus élevée, donc un podium sera déjà satisfaisant. Marianne Vos me semble incontournable, mais Katerina Nash reste une candidate sérieuse, Christine Majerus voudra se surpasser devant son public et Katie Compton et Eva Lechner sont toujours dangereuses sur des championnats.

Mais la Belgique reste la nation incontournable du cyclo-cross ?
Tout le monde parle d’internationalisation, il faut en tenir compte même si cela est aux dépens de la Belgique. Mais ce sera bon pour l’évolution de notre sport. Wout Van Aert constitue malgré tout notre meilleure chance, mais il se pourrait très bien qu’on butte quelques fois au pied du podium et qu’on doive ce satisfaire de quatrième ou cinquième places. Ce serait douloureux, mais envisageable.

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