Une « vraie cohésion » chez les Juniors Dames
Après la deuxième place de Clara Copponi sur le Trophée Da Moreno en Italie, Julien Guiborel avait fait le choix d'emmener une Equipe de France Juniors Dames totalement différente sur Gand-Wevelgem, ce dimanche. A l'arrivée, les Bleuettes se contentent finalement des 8e et 11e places par l'intermédiaire de Victoire Berteau et de Valentine Fortin (voir classement). Le sélectionneur national fait le point pour DirectVelo.
DirectVelo : Comment s'est déroulée la course de ce dimanche sur Gand-Wevelgem ?
Julien Guiborel : Plutôt moyennement. Les filles ont bien couru collectivement et la majorité d'entre elles est restée bien placée durant toute la course. Mais nous avons manqué le bon coup lorsque la Britannique est sortie à 7-8 kilomètres de l'arrivée (Pfeiffer Georgi, NDLR). Elles n'ont pas saisi l'opportunité de mettre quelqu'un devant, c'est dommage. Je crois surtout qu'elles ont simplement manqué d'attention et qu'elles n'ont pas vu partir la Britannique. Sauf que finalement, les filles jouaient la deuxième place à l'arrière. Ça reste une expérience intéressante pour l'expérience des filles, à l'international, avec du vent et des pavés.
Comment expliques-tu que Pfeiffer Georgi puisse prendre près d'une minute, seule, sur les sept derniers kilomètres ?
Je pense que beaucoup de filles n'ont même pas fait attention au fait qu'une fille était sortie, même si j'en ai été le premier étonné. Du coup, ça n'a pas roulé à bloc. Et puis, j'ai vu sortir la Britannique et je peux dire qu'elle était sacrément forte aussi.
« NE PAS REPRODUIRE LES MÊMES ERREURS »
Quelle était la stratégie adoptée dans les tous derniers kilomètres ?
Déjà, nous n'avons pas été aidées puisque Dorine Granade a été victime d'une crevaison et que Maëva Paret-Peintre, Marie Le Net et Marion Norbert Riberolle sont toutes tombées dans les dix derniers kilomètres. Au départ, nous voulions protéger Victoire Berteau en cas d'arrivée groupée mais on avait dans l'idée de faire bouger d'autres filles avant. Un peu comme ce qu'il s'était passé en Italie mais avec Clara Copponi dans le rôle de la sprinteuse (lire son interview ici). Finalement, il ne restait donc plus que notre capitaine de route, Valentine Fortin, pour emmener Victoire Berteau. On a joué là-dessus. Valentine a essayé de faire le travail pour Victoire mais elles ont dû se contenter de places de 8 et 11. Peut-être aurait-il mieux valu qu'elles essaient de faire leur sprint chacune de leur côté.
Tu es déçu ?
Pas vraiment. Après coup, c'est facile de remettre des choix en cause mais c'est d'abord bien de voir les filles en situation de course. C'est d'abord à elles de prendre des décisions, de s'adapter au scénario de course et après, on peut en reparler ensemble au debriefing, voir ce qui a plus ou moins bien marché. L'important est de ne pas reproduire les mêmes erreurs plus tard mais pour ce qui est de la course d'hier (dimanche), je n'ai pas de regrets.
« ÇA RESTE SOUVENT ALÉATOIRE »
Quels enseignements garderas-tu de ces deux premiers rendez-vous internationaux de la saison ?
Les filles prennent leurs responsabilités. Elles ont bien couru en équipe et elles communiquent entre elles. J'ai vu une vraie cohésion avec les deux groupes, en Italie puis en Belgique. Les filles en veulent et elles ont vraiment couru pour être performantes. En cela, le bilan est plutôt bon. Les résultats bruts ne sont pas forcément ceux que l'on espérait, surtout en Belgique, mais on sait que ça reste souvent aléatoire.
Quelle est la suite du programme désormais ?
Nous allons nous rendre aux Pays-Bas pour une course par étapes avec notamment un contre-la-montre (le Healthy Ageing Tour, NDLR). Je compte une nouvelle fois faire tourner l'effectif, au moins en partie, pour donner une chance à d'autres filles (voir la sélection). Je m'adapte aussi en fonction du calendrier des filles et de celles qui iront sur les prochaines manches de la Coupe de France.