Julien Thollet : « Ils doivent s'endurcir »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo.com

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Tenante du titre avec Nicolas Malle, l'Equipe de France Juniors n'a pu échapper au sprint massif sur les Championnats d'Europe disputés à Herning (Danemark). C'est l'Italien Michele Gazzoli qui succède finalement au Normand (lire ici).  Matis Louvel, Alexis Renard ou encore Théo Nonnez se sont mis en évidence alors que ça a été plus difficile pour les sprinteurs français après la chute de Maxime Bonsergent. Le sélectionneur des Juniors français, Julien Thollet, revient sur la course de son équipe pour DirectVelo.

DirectVelo : Quelle était la stratégie avant la course ?
Julien Thollet : Par rapport au sprint, on comptait sur Jérémy (Montauban) et Maxime (Bonsergent). C'est sur eux que l'on pouvait miser en cas d'arrivée groupée. Maxime a été éliminé sur chute, dans un rond-point, il a glissé tout seul... De son côté, Jérémy (Montauban) a eu beaucoup de difficultés à se placer. On sait que dans ce genre de sprint massif, c'est comme ça, ça frotte. Les coureurs sont toujours surpris et ils disent "ça frotte mal, ça chute", mais c'est la définition même du sprint massif. Donc à partir du moment où tu ne peux pas accepter ces règles là, c'est compliqué. Visiblement, ses équipiers ont eu un peu de mal à le trouver, et ce n'est jamais très bon dans une équipe. Si les équipiers sont obligés de chercher le sprinteur, ça ne fonctionne pas. 

Les autres aspects de la course t'ont-ils plus satisfait ?
Sur le reste de la course, on ne misait pas uniquement sur le scénario d'un sprint massif. Je leur avais dit d'être vigilant, et la consigne a été bien respectée. Dès le début, on a vu que les Danois et les Norvégiens voulaient faire la course, et Johansen en particulier, il a vraiment été impressionnant. Là-dessus, Matis (Louvel) a fait le job. Il a été dans le coup qui a duré un moment. Alexis (Renard) y était aussi, Théo (Nonnez) était là aussi, dans quelques coups. Ils ont été présents à l'avant de la course, et c'est ce que je leur avais demandé.

« ILS ONT FAIT AVEC LEURS ARMES »

D'autres équipes t'ont-elles fait une grosse impression ?
Les Italiens ont été solides, car c'est eux qui ont pris la chasse en main. Au final, ils l'emportent. Ils ont vraiment fait une course pleine et méritent toutes les félicitations. Ils ont été très impressionnants. Chez eux, les Danois étaient forts aussi...

Quel bilan fais-tu de la course ?
Le bilan est mitigé parce que le résultat brut n'est pas excellent. Mais ils ont fait avec leurs armes, et c'est une déception sur le placement dans le sprint. Maintenant, il faut qu'ils s'endurcissent, car s'ils veulent aller disputer des sprints massifs, on le sait, ça frotte, c'est dur, tout le monde veut être placé et il faut se mettre en condition pour ça. C'est bête à dire, mais dès que tu touches les freins, c'est mort. Ça a peut-être été le cas de Jérémy, et du coup, le résultat n'est pas à la hauteur de ce qu'il espérait.

« UN CRAN AU-DESSUS »

Le sprint massif était-il une solution possible pour l'équipe, malgré tout ?
J'avais l'espoir que ça fonctionne car ils ont réussi à le faire dans la saison. On l'avait vu à la Course de la Paix, donc on pouvait espérer que ça fonctionne de nouveau. Mais là, c'est un cran au-dessus, c'est un Championnat d'Europe, il y a plus d'engagement, les coureurs sont en forme... Et c'est encore plus serré. 

Matis Louvel était à l'avant avec Idar Andersen (Norvège) et Julius Johansen (Danemark). Juste derrière, Alexis Renard a failli revenir avec un autre Norvégien (Jonas Hvideberg). Penses-tu que la course aurait pu basculer à ce moment ? 
On avait donné l'info à Matis qu'Alexis était juste derrière, mais Johansen a fait un gros numéro. Matis nous a confié à l'arrivé qu'il était à la limite en essayant de suivre le Danois. Ça roulait très fort à ce moment là, et il était à fond dans la roue de Johansen. Alexis est revenu à 50 mètres, mais le peloton était à 10 secondes... Et la bascule s'est faite dans le mauvais sens. On ne peut pas vraiment parler de regret, car ce sont les circonstances de courses qui ont fait que cela s'est projeté vers l'avant, et qu'Alexis est resté "en chasse-patate". À 5, deux Norvégiens, deux Français et le Danois, il pouvait y avoir match car derrière, seuls les Italiens roulaient. On attendait les Belges, les Hollandais ou encore les Allemands, qui ont un bon sprinteur, mais ils n'ont pas pesé sur la course.

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