Mark Downey va terminer sa saison en apothéose. Comme espéré, l'Irlandais du CC Etupes va bel et bien participer au Championnat du Monde de Bergen, en Norvège, dans moins de deux semaines. En attendant, le sprinteur de 21 ans, auteur de trois Top 10 d'étapes sur le dernier Tour de l'Avenir, revient sur sa saison à Etupes auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Comment résumerais-tu ta saison jusque-là en quelques mots ?
Mark Downey : Cette saison était plutôt bonne pour moi même si elle a été très longue puisque j'avais commencé par la piste en septembre et que j'ai fait tout l'hiver sur la piste. Je suis allé jusqu'aux Mondiaux et puis j'ai vite repris sur la route avec le CC Etupes au mois de mars, sur Paris-Troyes. Tout s'est enchaîné et niveau récupération, c'était dur.

Tu as souffert sur tes premières courses avec le CC Etupes ?
J'ai senti que les jambes n'étaient pas top. J'étais fatigué de ma saison sur piste et je n'avais pas de super sensations. J'ai beaucoup enchaîné en compétition et c'est vrai que le début de saison n'a pas été super bon. Mais avec le temps, j'ai commencé à me sentir un peu mieux et ça va même beaucoup mieux maintenant, depuis le mois de juillet.

« LE TOUR DE L'AVENIR, C’ÉTAIT PLUTÔT SURPRENANT »

Vas-tu continuer d'enchaîner la piste et la route dans les saisons à venir ?
J'ai envie de continuer la piste. Je pourrais me contenter de faire la course aux points sans y consacrer trop de temps non plus. Je ne vais pas forcément disputer toutes les manches de Coupe du Monde dans les prochaines saisons mais si je peux aller aux Jeux Olympiques, ce serait quand même un beau challenge, avec mon collègue Felix English. Mais il faudra bien gérer mon emploi du temps car l'an passé, j'ai passé beaucoup de temps à aller sur toutes les Coupes du Monde, avec tous ces voyages... Ça m'avait bouffé beaucoup d'énergie et je suis arrivé un peu cramé sur les Mondiaux.

Tu expliquais avoir retrouvé de bonnes jambes cet été, ce qui a notamment été le cas sur le Tour de l'Avenir, avec trois Top 10 sur des étapes !
J'étais très content de mes sensations là-bas. C'est très plaisant de marcher sur une aussi belle course. C'est le Tour de France des jeunes amateurs. Trois Top 10, c'était plutôt surprenant et très plaisant même si j'espérais pourquoi pas décrocher un podium sur une étape, au sprint ou en échappée. Enfin... On veut toujours mieux. Je m'étais entraîné très dur les deux semaines avant la course et j'espérais faire quelque chose même si, à l'opposé, je restais dans l'inconnu quant au niveau de l'ensemble du peloton.

« UN CALENDRIER AVEC PLUS DE COURSES POUR SPRINTEURS »

C'était aussi l'occasion de progresser dans la grande montagne ?
Oui bien sûr ! Ce n'est pas ma spécialité mais j'essaie de progresser d'autant qu'à Etupes, nous avons une équipe de grimpeurs. Il fallait que j'apprenne en montagne et c'est normal. Ça m'a fait du bien aussi. J'avais déjà vécu quelques courses dans le genre notamment sur le Tour de Savoie-Mont Blanc et j'essayais simplement de suivre le peloton (rires). C'était tellement dur !

Sur le calendrier français avec le CC Etupes, tu attendais sûrement un peu plus en terme de résultats ?
J'espérais mieux mais j'ai essayé de travailler au maximum pour l'équipe. Mais il y a aussi un lien avec cette histoire de montagne, justement. Cette année, j'ai pas mal couru dans la montagne avec le Rhône-Alpes Isère Tour, le Tour de Savoie Mont-Blanc, le Tour Alsace, le Tour de l'Avenir... L'an prochain, j'aimerais avoir un calendrier avec un peu plus de courses plates pour sprinteurs pour avoir de meilleurs résultats.

« J'ESSAIE DE COMPRENDRE QUELQUES MOTS... »

Pour un pistard et sprinteur, tu ne t'es pas si mal débrouillé dans certains cols !
Oui mais ça, c'est quand il fait un temps dégueulasse ! S'il y a du vent, de la pluie et qu'il fait 5 ou 10°C, j'arrive à me débrouiller mieux que d'autres en montagne mais si on me met dans un col au mois de juillet par 30°C, je souffre.

Tu courrais déjà en France au VC Toucy l'an passé. Comment te sens-tu cette saison au sein du CC Etupes ?
Les gars m'aident à apprendre le français, ils sont patients. C'est sympa. De toute façon, en course, ce n'est pas un problème. Ce sont toujours les mêmes mots qui reviennent et on se comprend. Le plus délicat, c'est le soir à table ! Tout le monde parle en français et très vite. J'essaie de comprendre quelques mots mais il faut que je m'accroche (sourires).

« JE TERMINERAI MA SAISON AU MONDIAL »

Et qui se débrouille le mieux en anglais dans l'équipe ?
Euh.... (rires). Matthieu Garnier n'est pas trop mal ! Il me demande toujours : "Good legs, good legs ?" le matin au petit-déjeuner. Bon en réalité, il n'est pas bon en anglais ! Mais il me dit tout le temps ça ! Ça me fait rire...

Quels seront tes objectifs pour la fin de saison ?
Je vais disputer le Tour de Moselle ce week-end puis il restera quelques belles courses mais surtout, je vais disputer le Championnat du Monde avec la sélection irlandaise ! Je terminerai certainement ma saison là-bas.