Clément Venturini : « Le cross dans le sang »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Voilà Clément Venturini qui repointe le bout de son nez. Vainqueur à deux reprises en Suisse au début du mois, à Nyon puis à Sion, le crossman semble monter en puissance à quelques jours désormais de défendre son titre de Champion de France Elites de la discipline, sur le tracé de Quelneuc (Morbihan). Présent ce jeudi sur le circuit normand de Courseulles-sur-Mer, dans le Calvados, le coureur de la Cofidis, qui portera le maillot d’AGR La Mondiale à partir du 1er janvier prochain, s’est imposé devant Francis Mourey (voir classement). L’occasion pour DirectVelo de faire le point avec l’athlète de 24 ans.

DirectVelo : Pourquoi être venu disputer ce cyclo-cross de Courseulles-sur-Mer ?
Clément Venturini : J’ai préféré monter un jour plus tôt et venir ici en guise de préparation. C’était la première fois que je rencontrais Francis (Mourey) depuis le début de saison. C’était pour voir où j’en étais, même si Francis avait couru en Coupe du Monde et qu’il avait sûrement encore cette course dans les jambes. Mais d’un autre côté, on a couru dans la boue aujourd’hui (jeudi), comme il aime, donc c’était l'idéal pour voir où je me situais par rapport à lui. C’était une étape…

« HÂTE DE POUVOIR ME JAUGER »

Peux-tu déjà tirer des enseignements de ce premier duel ?
On a fait le début de course ensemble. J’ai vu qu’il était toujours fidèle à lui-même, très fort sur ce type de terrain. De mon côté, j’ai vu que j’avais progressé physiquement comme techniquement alors que d’habitude, ce n’est pas mon fort sur des circuits comme celui-là.

Place maintenant à la dernière manche de Coupe de France, dans deux jours, à Flamanville !
J’ai hâte de pouvoir me jauger par rapport à tous les autres. Ce sera un bon premier test à quinze jours du Championnat de France.

« LEUR OFFRIR UNE DERNIÈRE VICTOIRE »

Et ensuite ?
J’irai à Louvain (Belgique) pour ma première compétition avec le maillot d’AG2R La Mondiale. Il y aura sûrement un moment d’émotion mais d’ailleurs, ce sera déjà le cas à Flamanville car à l’inverse, ce sera ma dernière sortie avec la Cofidis.

Et ça te fait bizarre ?
Bien sûr ! Je tiens à remercier l’équipe Cofidis. Yvon Sanquer m’avait promis de m’accompagner jusqu’à la fin de l’année et c’est ce qu’ils ont fait. Cédric Vasseur (le nouveau manager de l’équipe, NDLR) ne s’y est pas opposé. J’ai pu venir ici faire une bonne répétition. Maintenant, j’espère pouvoir leur offrir une dernière victoire à Flamanville.

« QUAND MÊME UNE POINTE D'ÉMOTION »

Cet automne, tu as beaucoup moins couru que les années précédentes. Alors finalement, ça change quoi ?
J’ai beaucoup plus profité ! J’ai pu vivre ce que les autres routiers vivent tous les ans. Avant, j’étais dans mon monde, tout le temps à bloc. Et là, ça fait plaisir de souffler un peu, d’autant que la saison sur route s’annonce longue. J’ai essayé de ne pas trop suivre les courses en Coupe de France par exemple, car ça faisait bizarre de ne pas être là. Bon, j’ai quand même su qu’il y avait eu trois vainqueurs différents en Coupe de France, j’ai vu les résultats (sourires). Il y a quand même une pointe d’émotion en reprenant le cross. Je retrouve la discipline que j’adore. Mais j’ai aussi la tête à la route. J’aurai un gros programme avec une équipe WorldTour.

Tu as suivi ce qu’il se passait à l’international également ?
Toujours ! Mais comme tous les routiers, en fait. Même Romain Bardet suit les crossman (sourires). Ça occupe aussi… Mais franchement, j’ai essayé de ne pas trop suivre pour vraiment débrancher un peu. Ne plus être acteur mais spectateur, c’est un drôle de sentiment. Quand tu es devant ta télé, forcément, ce n’est pas pareil.

« JE NE PEUX PAS TOUT AXER LA-DESSUS »

Revenons à cette fin de saison. Physiquement, tu penses en être où aujourd’hui ?
J’ai le cross dans le sang alors c’est vite revenu. Mais c’est difficile à dire. Encore une fois, Flamanville sera un premier vrai test et il faudra faire le point à ce moment-là. Même si certains cacheront peut-être leur jeu ou joueront la victoire finale en Coupe de France. Personnellement, je courrai différemment puisque je ne suis pas du tout dans le “game” pour la Coupe de France.

T’entraînes-tu spécifiquement pour le cross malgré tout depuis quelques semaines ?
Je privilégie les entraînements de cross depuis trois semaines, oui. Mais j’ai quand même une saison sur route derrière et je ne peux pas tout axer là-dessus. De toute façon, je n’aborde pas les courses de la même façon que par le passé. Je ne mise pas tout sur le cross et du coup, je me fais plaisir et je suis libéré. C’est l’essentiel.

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