Steven Henry : « Pas d'excuses mais des explications »

Crédit photo DirectVelo.com

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Pour la première fois depuis 2012, l'endurance française rentre bredouille de la chasse aux médailles du Championnat du Monde sur piste. Après les trois titres européens de Berlin du mois de novembre, les tricolores ont abordé le rendez-vous arc-en-ciel d'Apeldoorn "vent de face" et les résultats s'en sont ressentis. Steven Henry, l'entraîneur national de l'endurance, dresse le bilan pour DirectVelo.

DirectVelo : Quel bilan fais-tu du Championnat du Monde ?
Steven Henry : Il est mauvais, il ne faut pas se le cacher. Mais il ne faut pas tout remettre en cause. Il ne faudra pas reproduire les erreurs de la construction du programme de l'hiver. Nous avons trop forcé en novembre-décembre. Par exemple, Benjamin Thomas s'était engagé pour les Six Jours de Gand et a coupé trop tard pour cette raison. Il n'avait que huit semaines dans les jambes contre six de plus l'an dernier quand le Championnat tombait en Avril. L'hiver prochain sera différent.

L'an dernier, vous aviez pu courir le Tour de Normandie ...
Cette année, c'est surtout Louis Pijourlet et Morgan Kneisky qui ont manqué de courses sur route dans les jambes. Dans le cas de Benjamin Thomas, c'est surtout une reprise trop tardive par rapport à la date du Championnat du Monde qui l'a handicapé.

« SE POSER LES BONNES QUESTIONS »

Fais-tu le même constat chez les filles ?
Nous avons voulu pousser jusqu'à la Coupe du Monde d'Hamilton (1er-3 décembre) pour assurer la qualification pour le Championnat du Monde. Coralie Demay et Laurie Berthon sont tombées malades début janvier. Leur approche de la course a été perturbée.

Est-ce que ces résultats t'inquiètent ?
Il ne faut pas se cacher derrière ces excuses mais il y a des explications. Sur dix coureurs, cinq ont eu une préparation compliquée pour diverses raisons. Mais c'est un bon coup de pied au cul pour se poser les bonnes questions, sans attendre l'hiver.

« ON N'A PAS ATTENDU APELDOORN »

Que faut-il changer ?
Nous allons ajuster le calendrier, l'adapter individuellement. Nous allons resserrer le groupe. Du côté du matériel, nous travaillons depuis janvier 2017 avec Look sur des ajustements des cadres. On n'a pas attendu Apeldoorn pour réagir.

Retires-tu des satisfactions du Mondial ?
Nous avions des coureurs en forme. Adrien Garel était en grande forme. Il avait pu couper après le Championnat d'Europe. Il s'est bien préparé avec son équipe (Vital Concept CC, NDLR). Au scratch, il avait les jambes pour prendre un tour mais ça n'a pas souri (lire ici).

« LA ROUE TOURNE TRES VITE »

Crains-tu que les groupes sportifs soient moins enclins à libérer leurs coureurs pour la piste après ces résultats ?
Je pense que les équipes pro ont plus de recul que nous. Ils savent que la roue tourne vite dans un sens ou dans l'autre. Si on avait obtenu ces résultats avec tous les athlètes à 100%, ça aurait pu tout remettre en cause mais ce n'est pas le cas. Le projet, c'est bien Tokyo 2020.

Justement, le système de qualifications pour les Jeux vous a été présenté avant le Championnat du Monde...
Justement, on a traversé le Championnat en pensant à la suite, ça nous a un peu sorti de la course. Le principe de la qualification repose d'abord sur la poursuite par équipes qui désignera huit pays. Ces huit nations seront qualifiés également pour l'Américaine. Le peloton de l'Américaine sera complété par les huit meilleures équipes d'Américaine non qualifiées par la poursuite. Pour l'Omnium, les douze meilleurs pays de la discipline se rajouteront aux équipes déjà qualifiées.


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