Maxime Bouet : « J'en ai des frissons »
Maxime Bouet a hurlé sa joie de gagner à Bonneval-sur-Arc, en Haute-Maurienne, à l'arrivée de la première étape du Tour de Savoie Mont-Blanc. Ce n'est pas seulement sa première victoire depuis cinq ans, c'est aussi la première victoire 2018 de Fortuneo-Samsic. Un des premiers gestes du coureur de 31 ans a été de téléphoner à son manager Manu Hubert. Il revient sur sa victoire et son soulagement pour DirectVelo.
DirectVelo : T'as hurlé en passant la ligne...
Maxime Bouet : C'est un grand ouf. C'est un soulagement pour l'équipe et pour moi. J'en ai des frissons et des larmes. Je suis un bosseur terrible. Je me fais mal à l'entraînement. J'ai fait un gros stage à la montagne avec mon entraîneur.
« COURIR HUMBLEMENT »
Quelle était votre tactique ce matin ?
Avant le départ, on s'est dit de courir humblement. Humblement ça veut dire de ne pas courir comme si on se balladait. Il faut avoir une tactique pour gagner, sans faire d'efforts inutiles. Anthony Delaplace a roulé dans la vallée pour réduire l'écart sur l'échappée. Florent Vachon m'a remonté des bidons alors qu'il était à l'agonie. J'espère que ça lance l'équipe. C'est une Classe 2 j'en ai conscience. Quand on est en Conti Pro, pour les gens, si on gagne c'est normal et si on perd, on est nul.
Comment t'es tu retrouvé à l'avant ?
Anthony Delaplace a fait le tempo au pied du dernier col, le col de la Madeleine, au moment où nous avions une minute de retard sur le groupe de tête (Kevin Rivera, Bernardo Suaza, Dylan Sunderland, Rémy Rochas et Rémy Meyer, NDLR). Les Sunweb Development ont fait exploser notre groupe et leur leader, et je me suis retrouvé avec Zoidl et un coureur de Vorarlberg (Matteo Badilatti, NDLR). Après le sommet, la vallée était ventée et en faux-plat régulier ce qui fait que personne n'a tenté d'attaquer, tout le monde passait. Riccardo Zoidl était très puissant, il sera à surveiller pour le classement général.
A la flamme rouge, je savais que j'avais gagné. Dans les dix derniers kilomètres j'avais mal à la gueule mais je tenais à passer mes relais pour ne pas casser la bonne entente de l'échappée. Je me disais, s'ils m'emmènent à la flamme, ils ont perdu.
« TRÈS DUR À CONTRÔLER »
Que réprésente cette victoire ?
Gagner à n'importe quel niveau c'est dur. Au WorldTour, au Dauphiné, il faut un niveau de folie pour réussir à suivre car ça roule à une vitesse incroyable. Au Tour de Savoie Mont-Blanc, il faut le petit truc en plus pour gagner une étape. Mais ici il y a un beau plateau avec de futurs champions. Je dois être le plus vieux du peloton avec Florent Vachon.
Tu es leader, comment imagines-tu les trois prochains jours ?
Très dur à contrôler. Demain (vendredi), avec deux demi-étapes, c'est encore plus dur. Les deux dernières étapes, ça reste des galères terribles. Bisanne, col du Pré, Cormet de Roselend, je l'ai fait il y a dix jours au Dauphiné, c'était une horreur. Demain (vendredi) matin, il y a le col du Télégraphe, un col que j'aime bien. Mais il faudra faire attention aux échappées dans le début de course même s'il y a déjà des écarts. Mais peut-être que c'est moi qui pèterai. Parfois quand un jour tu fais un super truc, le lendemain tu as le revers de la médaille. C'est quelque chose que j'apprends avec mon coach mental.