Simon Clarke : « Je perds le général pour un centimètre »

Crédit photo William Cannarella

Crédit photo William Cannarella

La lutte pour les bonifications a décidé du classement général final de ce Tour de la Provence 2019. Depuis le début de l'épreuve, Simon Clarke a lutté pour ces secondes offertes en cours de route. Dimanche, pour la dernière étape, l'unique sprint intermédaire était très serré entre l'Australien d'Education First, Tony Gallopin et Philippe Gilbert, déclaré premier sur la ligne. Deuxième avec deux secondes dans la poche, le coureur de 32 ans revient alors à 6", au classement général, de Gorka Izagirre. Exactement la bonification que lui a rapporté sa deuxième place à l'arrivée d'Aix-en-Provence. Au final, Simon Clarke perd le classement général à la différence des centièmes du contre-la-montre du premier jour, après s'être incliné d'un centimètre devant Philippe Gilbert à ce fameux sprint bonification.

DirectVelo : Que c'était serré !
Simon Clarke : Oh oui, je sais... En arrivant sur cette course, je savais que ça allait se jouer à coups de secondes. Sauf qu'à chaque fois, il m'a manqué ces fameuses secondes (rires). Le premier jour, j'ai été coincé dans les barrières et j'ai terminé 4e, ce qui signifiait que je passais à côté des bonifications. Il m'est encore arrivé la même chose hier (samedi) et là, Philippe (Gilbert) m'a devancé au sprint intermédiaire. Tout cela a fait la différence.

As-tu compris que Philippe Gilbert vienne te disputer la bonification ?
Non, mais bon c'est la course... Il fait ce qu'il veut. Mais le pire, c'est que c'était très serré. C'est vraiment frustrant de savoir que je perds le général pour un centimètre, peut-être... Mais c'est la course et il faut savoir l'accepter.

« JE NE M'Y ATTENDAIS PAS NON PLUS »

On ne t'attendait pas forcément 2e du sprint à l'arrivée...
Je voulais faire du mieux possible mais à vrai dire, je ne m'y attendais pas vraiment non plus. Je ne suis pas un pur sprinteur...

Alors comment t'y es-tu pris ?
J'ai pris la roue de Degenkolb car je savais qu'il allait sûrement être le plus rapide, et ça a bien marché.

Prendre sa roue était donc la bonne stratégie ?
Eh bien j'ai fait l'effort de prendre sa roue et c'était déjà pas mal. Après, il fallait réussir à suivre jusqu'au bout pour que ça me permette de faire 2e. Si vous regardez le replay de l'arrivée, j'ai même essayé de le déborder, mais on ne peut pas dire que je me sois approché très près (rires).

Qu'est-ce qui t'attend dans les prochaines semaines ?
Je vais enchaîner en allant à Abu Dhabi, après la présentation de l'équipe ce soir à Gerone. Ce sera une bonne course encore une fois pour arriver en grande forme sur les autres épreuves World Tour qui s'enchaîneront bientôt.

Quels seront tes objectifs d'ici le printemps ?
Abu Dhabi sera un objectif, en fait. Mais bon, il y aura de sacrés noms là-bas. Ce n'est pas parce que j'ai fait 2e du Tour de la Provence que je vais gagner à Abu Dhabi.

« NE PAS OUBLIER LE SENTIMENT DE JOUER LA VICTOIRE »

Tu as beaucoup d'expérience désormais. Après quoi cours-tu maintenant ? De quoi rêves-tu pour le futur ?
Je me plais dans le rôle d'équipier et de soutien pour un garçon comme Rigoberto Uran, ou d'autres. Mais l'équipe apprécie également mes qualités individuelles et ils comptent toujours sur moi pour jouer ma carte quand j'en ai l'occasion. Comme je l'ai fait cette semaine finalement... En fait, c'est même eux qui me poussent à me concentrer un peu plus sur moi-même et à moins me sacrifier pour les autres.

Tu as donc une grande confiance de la part de l'équipe EF Education First !
Exactement et ils voulaient que je joue ma propre carte ici, comme ça avait été le cas au Tour d'Espagne l'an dernier, par exemple (vainqueur de la 5e étape NDLR). Ils me disent que je ne dois pas oublier ce qu'est le sentiment de jouer la victoire. C'est plus facile d'être équipier... Je pense leur rendre la pareille, c'est très bien.

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