Julien Antomarchi : « On ne sait jamais »

Crédit photo Régis Garnier - DirectVelo

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Julien Antomarchi aura donc été le dernier à résister. Ce dimanche, sur les pentes du Mont Faron, le coureur de Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole a abandonné ses deux derniers compagnons d’échappée, Mathieu Burgaudeau et Paul Ourselin (Direct Energie) à quelques quatre kilomètres de l’arrivée, pour tenter de rallier le sommet du Mont Faron en solitaire, mais sans succès (voir classements). Il faut dire que le coureur de 34 ans avait, sur le papier, tout ou presque contre lui. Une condition physique pas encore optimale, tout d’abord. Une douleur au genou et à une jambe, également. “Ca allait un peu mieux sur cette dernière journée, mais sans que ce soit extraordinaire non plus…”, relate-t-il auprès de DirectVelo. Victime d’un accrochage dans le peloton lors de la première journée, Julien Antomarchi avait “tapé le genou, et ça m’avait aussi fait bouger la selle. Je ne m’en suis pas rendu compte et du coup, ça a créé une gêne”.

Au départ de la Londes-les-Maures, l’expérimenté capitaine de route de la Continental nordiste avait tout de même l’envie de redorer le blason de son équipe, guère mise en valeur jusque-là. “On avait passé deux premières journées difficiles, avec des malades et sans être parvenus à prendre les échappées. On savait que ça allait être compliqué pour nous, surtout que nous n’étions plus que trois au départ de la dernière étape”. En effet, seuls Tom Dernies et Christophe Masson accompagnaient encore le Marseillais, désireux de prendre enfin l’échappée du jour. “Je savais qu’en restant dans le peloton, ça allait être compliqué d’espérer quelque chose au Faron face aux meilleurs. Dans la 2e étape, il ne m’avait pas manqué grand-chose pour être devant : j’étais avec Cyril Gautier puis c’est ressorti et je me suis fait contrer…”, rappelle-t-il. 

« J’AI MIS UNE GROSSE ACCÉLÉRATION POUR ÊTRE SÛR DE PARTIR SEUL »

Une fois encore, Julien Antomarchi a bien failli voir l’échappée lui filer sous le nez lors de cette ultime étape dominicale. “La mise en route était compliquée et je n’étais donc pas assez bien placé dans la première bosse. J’ai dû ressortir en contre”. Après avoir accusé un coup de retard, en compagnie de Romain Le Roux (Arkéa-Samsic), le Provençal rejoint finalement le groupe de tête, alors composé de neuf unités. Mais le peloton n’a jamais véritablement laissé d’espoirs aux attaquants. L’ancien 2e d’un Tour du Haut-Var - c’était en 2011 - est tout de même allé jusqu’au bout de son effort, en partant donc seul dans les pentes du Mont Faron. “Je connais bien cette montée et je savais qu’en terme de sensations, c’est de plus en plus dur là-bas. C’est une ascension que l’on a du mal à finir. Au pied du col, l’allure n’était pas super rapide. Ils montaient au train. J’ai laissé faire mais je sentais que le peloton allait vite rentrer”. Julien Antomarchi décide alors de prendre les choses en main. “J’ai mis une grosse accélération pour être sûr de partir seul mais du coup, après ça, c’était dur de maintenir le rythme”.

Avec 8 secondes d’avance à trois kilomètres de l’arrivée, il n’avait pratiquement aucune chance de résister au retour de garçons tels que Romain Bardet ou Thibaut Pinot, mais souhaitait y croire malgré tout. “On ne sait jamais. Si ça se regarde et qu’il n’y a plus d’équipiers pour rouler derrière, ça peut toujours le faire. Mais je savais qu’au-delà de la bataille pour le classement général, les favoris allaient vouloir se jouer la victoire d’étape au Mont Faron, car c’est réputé”. A bloc jusqu’au sommet, même après avoir été repris, Julien Antomarchi a finalement coupé la ligne à une honorable 11e place. Place désormais à “deux-trois journées de repos” avant de repartir sur un cycle, qui débutera prochainement par Paris-Troyes, la Classic Loire-Atlantique et Cholet-Pays de la Loire. “Ce sera un long cycle qui doit m’emmener jusqu’au Championnat de France”.

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