Les "Bleus" de la Haye-Fouassière
La reconnaissance du circuit du Championnat de France a au moins permis à Julien Morice de revoir ses prévisions de braquet. "Je pensais qu'on pouvait tout faire sur le grand plateau mais je me suis trompé", se ravise-t-il. Saint-Fiacre, sa vue imprenable sur la vallée de la Maine et son mur pour grimper en haut du bourg lui ont fait changer d'avis.
Pour Julien Morice, ce circuit de la Haye-Fouassière est une vraie découverte. Il partage ce point commun avec Cyril Lemoine, lui aussi présent sous le soleil de ce jeudi pour la reco' organisée par la FFC. Ni le premier, ni le second pro depuis 2005, n'a encore participé à la Classic Loire Atlantique qui emprunte le même parcours, tous les ans au mois de mars. "J'ai souvent été aligné à Cholet-Pays de Loire', justifie le coureur breton auprès de DirectVelo.
USANT ET TORTUEUX
Les deux néophytes sont d'accord sur le caractère "exigeant, usant, tortueux" du circuit. La première conséquence, c'est l'importance du placement. "Celui qui fera le choix de rester mal placé toute la journée pour attendre la fin de course va laisser pas mal de cartouches", insiste Cyril Lemoine.
Deuxième point d'accord des deux "Bleus" de la Haye-Fouassière, c'est l'importance du vent car ce ne sont pas les vignes qui vont freiner les courants d'air. "Il faudra voir la force du vent le Jour J. Dans les endroits dégagés, même si le peloton n'explose pas sur des bordures, ça se ressentira sur la durée", prévoit Julien Morice. "Si un coureur ou une équipe veut faire bouger la course avec le vent, on peut se retrouver avec un peloton en plusieurs morceaux", ajoute le coureur de Cofidis.
UN SPRINT SI DES EQUIPES LE VEULENT VRAIMENT
Si les deux bizuths n'ont jamais couru la Classic Loire Atlantique, les habitués de la manche de Coupe de France n'ont jamais couru 252 bornes à travers le vignoble comme ce sera le cas au mois de juin. "Il y a une barrière entre 200 et 250 kilomètres, ça représente une heure de plus", fait remarquer le coureur de Vital Concept-B&B Hôtels. De toutes façons, c'est aléatoire de comparer deux courses sur le même circuit mais à trois mois de distance. "En juin, tout le monde sera plus prêt qu'en mars. La condition ne sera pas la même", observe Cyril Lemoine.
Les deux coureurs sont équipiers de sprinters patentés : Bryan Coquard et Lorrenzo Manzin pour l'un ; Nacer Bouhanni, Christophe Laporte et Hugo Hofstetter pour l'autre. Mais imaginent-ils une arrivée groupée le 30 juin prochain devant la Salle Sévria ? "Pour que ça arrive au sprint, il faudrait vraiment qu'il y ait des équipes qui le veulent. Si, par exemple, la FDJ veut bloquer la course pour Arnaud Démare", juge Cyril Lemoine. "Je n'imagine pas un sprint massif mais peut-être une arrivée en petit comité car il y aura plusieurs équipes bien représentées au départ pour contrôler la course", ajoute le Breton.
Après quinze saisons chez les pros, l'ancien coureur du Crédit Agricole et de la Sojasun sait toutefois assez que le scénario de la course dépendra surtout d'une chose : "des acteurs de la course".