Cette fois-ci, Jade Wiel a pu être actrice

Crédit photo Thomas Maheux

Crédit photo Thomas Maheux

Jade Wiel ne s’est pas rendue en République tchèque pour rien. Sélectionnée par Julien Guiborel pour participer à l’épreuve Gracia Orlova (2.2), sur quatre jours, la sociétaire de l'Équipe de France a décroché pas moins de trois Top 10 d’étapes, dont une troisième place, le dernier jour, après avoir réglé le sprint du peloton, en puncheuse (voir classements). “Je ne savais pas du tout à quoi m’en tenir en arrivant là-bas et finalement, j’ai eu de bons résultats sur des arrivées en montée, pour puncheuses. Après coup, j’ai pris le temps de me refaire le film de chaque étape et je me dis qu’il y avait moyen de faire encore mieux, et de jouer plusieurs podiums. Par contre, la victoire d’étape semblait à chaque fois inaccessible”.

Malgré un problème récurrent au mollet, la Provençale peut se satisfaire d’une bonne récupération, et d’une belle gestion de sa semaine. “Sur des courses par étapes comme celle-là, je ne peux pas encore être au top tout le temps. Le samedi, dans l’étape la plus difficile, j’ai vite été distancée dans le premier gros col de la journée, et j’ai donc ensuite décidé de garder de l’énergie pour les jours suivants. Mais c’est vrai que j’ai quand même constaté que je récupérais bien. C’est sans doute grâce au fait que je m’entraîne plus et mieux qu’avant”, se félicite la spécialiste de cyclo-cross.

Sur les routes tchèques, la jeune femme de 19 ans a également pu se tester contre-la-montre, elle qui n’avait plus disputé d’exercice seule face à l’horloge depuis le dernier Championnat du Monde, il y a déjà huit mois. “C’était un chrono très particulier, sur une autoroute, avec six kilomètres de la ligne droite, un demi-tour, et la même chose dans l’autre sens. Hormis les panneaux publicitaires, tu n’avais rien pour te repérer. Heureusement qu’il y avait Julien (Guiborel) derrière pour m’encourager car ça ne faisait pas rêver”, préfère-t-elle plaisanter après coup.

« CE QUE J’AIME, C’EST ÊTRE LEADER ET MENER UN GROUPE »

L’habituelle athlète de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope a fait le plein de confiance durant cette épreuve, elle qui admet avoir “pris de sacrés coups sur la tête depuis le début de saison”. Il faut dire que Jade Wiel découvre tout juste le monde des Élites. “Il y a forcément un gros cap à passer. C’est d’ailleurs pour ça que j’étais heureuse de participer à cette course en République tchèque, car je savais que j’allais pouvoir y être actrice. Je me suis déchirée tous les jours et je suis vraiment contente de moi. J’ai pu être actrice”.

Jusqu’à présent, l’ancienne double Championne de France Juniors de cyclo-cross avait dû s’arracher pour tenir les roues, notamment dans la période des Classiques, où elle explique avoir fait de belles découvertes. “Je pensais que les courses en Belgique se résumaient surtout au vent, à la pluie, et aux bordures, sur du plat. Mais finalement, ça m’a bien plu et c’est quand même technique. Je me dis que ce sont des courses qui pourraient me convenir à l’avenir”, lance-t-elle en citant notamment le Het Nieuwsblad, le Samyn ou, plus encore, la Flèche Wallonne.

A 19 ans, la voilà déjà pressée de réussir. Et pas question de repousser l’échéance. “C’est vrai que je suis l’une des plus jeunes du peloton, mais je n’ai pas envie de me dire que ça ira mieux dans trois ou quatre ans, que je pourrai faire des résultats. Quand tu es en course, tu as directement envie d’être bien et de jouer un rôle important. Ce que j’aime, c’est être leader et mener un groupe. Actuellement, j’apprends un rôle différent, de coéquipière, et ce n’est pas plus mal ! Je découvre de nouvelles choses. Mais ça ne doit pas m’empêcher d’être ambitieuse”.

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