Tao Quemere : « Un mélange assez détonant »

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

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Tao Quemere a été intenable au Grand Prix Pays de Montbéliard. Présent dans toutes les échappées dangereuses qui se sont détachées au fil de la journée, le sociétaire du VC Villefranche Beaujolais a permis à sa formation de toujours compter un temps d'avance. Il a pleinement participé au succès collectif des Caladois (voir classement). ''Je n'ai compté ni les kilomètres passés devant, ni mes efforts. J'avais les jambes, mais si ça n'avait pas été le cas, je les aurais plus comptés (sourire)'', déclare-t-il à DirectVelo.

« C'EST DE BON AUGURE »

Dès le début de l'épreuve, le coureur de 29 ans a appliqué les consignes à la lettre. Sa présence en tête de course n'avait rien d'improvisé. ''L'objectif pour moi, c'était d'être devant et de faire les sprints intermédiaires. À l'avant, je devais également être en soutien de mes coéquipiers et ça a fait travailler les autres équipes''. Sorti une première fois en compagnie de quatre autres coureurs, peu après le premier passage sur la ligne d'arrivée, le Rhônalpin est reparti à l'attaque après avoir été revu par le peloton. ''Il y avait Sten Van Gucht avec moi. C'était bien engagé. L'idée, c'était d'user le maximum d'équipes''.

L'échappée de Tao Quemere s'est terminée plus tôt que prévu. Après avoir cassé sa patte de dérailleur, l'ancien skieur a été contraint de rendre les armes. Néanmoins, il a de quoi se satisfaire de sa journée. ''Pour la suite, c'est de bon augure'', glisse-t-il. Contrairement à la majeure partie de ses adversaires, l'ancien vainqueur d'étape au Tour du Chablais ne dispute actuellement que ses premières compétitions de la saison. ''J'ai passé l'hiver avec l’Équipe de France de ski. Je suis remonté sur le vélo à la fin du mois de mars'', justifie celui qui a effectué un stage personnel dans le Jura. ''J'ai été deux semaines dans les chambres hypoxiques de Prémanon. Je sais que l'altitude me convient bien''.

« COURIR DANS CES CONDITIONS ME REND PLUS FORT »

S'il est désormais opérationnel et que la condition physique est au rendez-vous, la reprise s'est toutefois avérée délicate. ''Pour l'instant, j'ai effectué à peine plus d'un mois de course. Au début, c'est dur de remettre en route après les autres. Mentalement, c'est dur de finir les courses et de subir les à-coups. Mais d'un autre côté, le fait de courir dans ces conditions me rend plus fort'', relativise-t-il. À 29 ans, du haut de son passé d'ancien fondeur de haut-niveau, Tao Quemere n'espère pas grand chose sur son vélo, mis à part prendre du plaisir. ''Je fais du vélo pour m'amuser. Ça me permet d'aller jusqu'à l'hiver sans faire un petit travail saisonnier qui ne me plairait pas forcément. Tant que je peux faire ça, je le ferai''.

Au sein des pelotons, le lauréat du Grand Prix du Cru Fleurie 2018 reconnaît qu'il fait figure d'ancien. Toutefois, il tient à rappeler qu'il n'est en réalité que néophyte dans cette discipline. ''Je suis l'un des plus vieux, mais en terme d'expérience, je suis l'un des plus jeunes. C'est un mélange assez détonant. J'ai déjà la maturité d'un sporti de haut niveau et l'inexpérience d'un débutant en vélo, s'amuse-t-il. Maintenant qu'il semble avoir trouvé le bon coup de pédale, Tao Quemere ne va plus lever le pied. Sur son calendrier ne figurent que des courses exigeantes, où il tentera de mettre à profit ses qualités de grimpeur. ''Ce week-end, il y aura la Durtorccha et le Circuit du Livradois. Je vais ensuite enchaîner avec le Tour du Beaujolais, puis le Tour de Savoie-Mont Blanc. Il y aura aussi de belles courses en août. Je vais monter creshendo jusqu'à la fin de l'été'', conclut-il.

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