Fabien Doubey : « Ça change le moteur d’un coureur »
Fabien Doubey n’a pas le temps de s’ennuyer sur les routes du Tour de Wallonie. Dimanche, tout d’abord, il a parfaitement lancé son coéquipier Loic Vliegen dans sa quête de la victoire d’étape et du maillot jaune. Une mission parfaitement accomplie. “Ça s’est fait sur le moment, ce n’était pas calculé. Quand j’ai vu qu’il était dans ma roue à un kilomètre du début de la descente, je n’ai pas cherché à comprendre. J’ai tout donné, et c’était la bonne tactique collective. Je l’ai vu filer et personne n’est revenu sur lui dans la dernière montée”, se félicite le Franc-Comtois.
« C'ÉTAIT STRESSANT »
Sur la 3e étape, ce lundi, le coureur de 25 ans a donc fait le travail pour défendre la première place de Loic Vliegen au classement général. Là encore, avec succès. “Sur le papier, c’était plutôt une étape pour les sprinteurs. En tant qu’équipe du leader, on se devait de filtrer les échappées. Les choses se sont bien déroulées en début de course avec cette attaque de trois coureurs. Il fallait quand même faire attention à Aurélien Paret-Peintre pour le général, détaillait Fabien Doubey pour DirectVelo, au soir de cette étape. Mais finalement, il n’y avait visiblement pas une bonne entente devant et on est vite rentré. Du coup, ça a refait la course par la suite et ça n’a plus débranché jusqu’à l’arrivée ! C’était stressant”.
La victoire au sprint de l’Italien Davide Cimolai (voir classements) a tout de même permis aux hommes de la Wanty-Gobert de garder le contrôle sur l’épreuve wallonne. Il reste encore deux jours à tenir désormais. “Il y a toujours le danger des bonifications, mais Loic (Vliegen) a l’avantage de bien connaître tous les parcours ici. Il sera difficile à piéger, mais il sera aussi compliqué de le sortir à la pédale car il est en jambes. A nous d’essayer de l’épauler du mieux possible”. Bien que tout reste possible sur l’étape de ce mardi, c’est surtout l’ultime étape de mercredi, et son arrivée en haut du Mur de Thuin, qui pose question au coeur du peloton. “Ce mur, je l’ai déjà fait. Je ne sais pas s’il y aura des écarts mais ce qui est sûr, c’est que le placement au pied sera primordial”.
« J’AVAIS MA PLACE POUR LE TOUR »
D’un point de vue personnel, Fabien Doubey se satisfait de sa condition actuelle. Avant de disputer ce Tour de Wallonie, il s’était rendu à Tokyo, avec l'Équipe de France Elites, pour participer à l’épreuve pré-olympique, dont il a pris la 6e place juste derrière… Loic Vliegen (voir classement). “J’étais content de mes sensations là-bas, mais j’ai pris un gros coup de chaud dans l’ascension principale, le Mikuni Pass. Ce sera un vrai juge de paix aux J.O. C’est sept kilomètres à 10% de moyenne (et un passage à 15%, NDLR). C’est vraiment horrible. En plus, le climat est très humide… C’est très difficile de s’acclimater. Je n’ai jamais autant transpiré que dans cette ascension. C’était impressionnant”.
S’il a coup sur coup participé à l’épreuve pré-olympique puis au Tour de Wallonie, c’est d’abord et surtout parce celui qui dispute actuellement sa troisième saison professionnelle n’a pas été retenu pour le Tour de France. Une déception, forcément. “J’espérais y être, surtout que tout s’était super bien goupillé jusqu’au Critérium du Dauphiné. J’ai répondu à tous les critères sportifs, mais la stratégie de l’équipe était différence, regrette-t-il. Sur le plan sportif, j’avais ma place pour le Tour. Mais bon, ce n’est que partie remise”. Fabien Doubey a encore tout l’avenir devant lui, et il est déjà passé à la suite. “J’espère pouvoir le faire l’année prochaine. J’ai besoin de disputer ce premier Grand Tour de ma carrière. J’ai envie de découvrir une course de trois semaines, et je sais que ça change le moteur d’un coureur, tout le monde le dit ! C’est important pour progresser”.