Alexis Dulin ne sera plus coureur en 2020. Après plus d’une décennie passée à jouer les premiers rôles dans le peloton amateur hexagonal, il souhaitait refermer ce long chapitre de sa vie. “Je fais du vélo depuis petit, alors arrêter ne se décide pas sur un coup de tête. Depuis un an, j’y pensais sérieusement. C’était le moment d’arrêter. J’ai préparé ma reconversion et je suis en train de finaliser un projet d’ouverture de magasin de cycles”, explique-t-il auprès de DirectVelo. Son énième expérience en DN1 du côté du Team Peltrax-CS Dammarie-lès-Lys restera ainsi la dernière. “J’ai fait ce que j’ai pu en essayant de profiter au maximum de cette ultime saison. Je me suis fait plaisir dans une équipe sympa. Maintenant, les choses sérieuses commencent avec l’ouverture de ce magasin. C’est une grande nouveauté, mais c’est excitant”.

En 2019, le grimpeur a voulu “profiter” de chaque course, sans rien espérer de particulier pour autant en terme de résultats. “J’étais moins bien depuis deux-trois ans. En fait, on peut dire que c’est depuis que je savais que je n’allais jamais passer pro. C’était mon objectif initial alors une fois que j’ai compris que ça n’allait pas se faire, c’est devenu compliqué dans la tête. Il a fallu se remobiliser et ça m’a pris du temps, analyse le coureur de 27 ans au moment de faire le bilan de sa carrière cycliste. J’ai quand même tenu à bien finir ma carrière. Je ne voulais pas que l’on considère que j’étais fini… Je n’ai pas réussi à gagner en fin d’année mais j’ai fait de belles choses. J’ai fini sur une bonne note et ça me fait plaisir. Je peux quitter le monde de la compétition en étant fier de ce que j’ai fait. J’ai quand même passé neuf années en DN1”.

« JE N’AURAIS JAMAIS DÛ GAGNER CE JOUR-LÀ »

En effet, Alexis Dulin aura donc collectionné des expériences au Chambéry CF, au CC Etupes, au Team Pro Immo Nicolas Roux, à l’AVC Aix-en-Provence, à Creuse Oxygène Guéret et enfin à Peltrax. “Porter le maillot de toutes ces équipes, aux cultures différentes, dans des régions très variées, aura été une vraie richesse”. Son meilleur niveau, il dit l’avoir obtenu dans le club de sa région. “Mes plus belles années resteront celles à Pro Immo. Le club était à côté de la maison, ça m’évitait le stress des voyages. C’est là que j’ai atteint mon meilleur niveau, surtout en 2014. J’ai cumulé environ 40 Top 10 cette année-là (37, NDLR), ce n’est pas rien. J’aurais dû passer pro mais ça ne s’est jamais fait”.

Au moment d’évoquer ses meilleurs souvenirs sur le vélo, l’Auvergnat cite la Classique des Alpes, qu’il a remportée en 2010 chez les Juniors. “Quand j’étais jeune…”, lâche-t-il avant d’en rigoler. Sa victoire sur Paris-Vierzon - lors de sa grande saison 2014 - reste également mémorable. “Je me suis retrouvé dans le grupetto après un début de course compliqué. Je n’aurais jamais dû gagner ce jour-là et pourtant, j’ai réussi à remonter les groupes les uns après les autres. J’avais fait une drôle de course pour finalement terminer tout seul”. Sans oublier son succès sur le Chrono des Nations lors d’un exercice bien différent. “Gagner là-bas face aux gros rouleurs, avec mes 58 kilos tout mouillé, ce n’était pas rien non plus. C’était une victoire qui prouvait que je pouvais marcher presque partout”.