Romain Bardet : « On ne perd jamais ces racines-là »
Fidèle à son programme, Romain Bardet était présent ce dimanche à Désertines, pour le Championnat Auvergne-Rhône-Alpes de cyclo-cross. Heureux de conjuger entraînement, compétition et public, le coureur d'AG2R La Mondiale ne venait pas dans l'Allier pour faire une place. "Je ne sais même pas combien je fais", dit-il à l'arrivée d'une course remportée par Eddy Finé et dont il termine 6e, derrière un autre pro, Clément Russo (voir le classement). Le vice-Champion du Monde 2018 revient avec DirectVelo sur son retour dans les sous-bois.
DirectVelo : Que retiens-tu de cette journée ?
Romain Bardet : Je me suis fait plaisir, même si au bout du premier virage j'étais par terre. J'avais un peu honte. Ce n'est pas évident avec la boue. Techniquement, c'est compliqué car je ne suis pas habitué. J'étais venu pour faire une heure à fond, faire des efforts max dans les bouts droits et prendre du plaisir comme dans mes jeunes années. La journée est réussie.
Tu pourrais aussi faire ces efforts à l'entraînement...
C'est beaucoup plus ludique de faire des efforts ici devant le public. En une heure, on a son compte, on roule dans la boue, on porte le vélo. Le public a vu une belle course et j'étais content d'y participer.
« DES CHOSES QUE J'AI UN PEU PERDUES À COURIR PARTOUT DANS LE MONDE »
Qu'est-ce qui t'attire dans les cyclo-cross ?
J'aime l'ambiance, c'est généreux comme discipline. Le cyclo-cross a cette magie de réunir toutes les générations. Ce sont de belles épreuves, du beau vélo. Ce sont des choses que j'ai un peu perdues ces dernières années à courir partout dans le monde. Ça me fait du bien de retourner aux sources.
Tu es également moins choyé que dans les épreuves sur route...
J'ai commencé le vélo en 2000, la plus grande partie de ma carrière je me suis changé "au cul de la bagnole", même pendant mes deux premières années pro. On ne perd jamais ces racines-là parce qu'on est dans un bus toute l'année. Je ne ressens aucune différence avec tous les participants d'aujourd'hui. Je suis l'un d'entre eux.
« LE PARI EST RÉUSSI »
Quel bilan tires-tu de cette préparation ?
Je passe un très bon hiver, un hiver ludique. J'étais à la piste à Bourges cette semaine et là, je cours des cyclo-cross. Après le stage avec AG2R La Mondiale, je participerai peut-être encore à un cross avant Noël. La saison va être longue, elle va débuter mi-janvier en Australie et devrait se terminer, j'espère, mi-octobre au Tour de Lombardie, avec quelques objectifs au milieu. ça me permet de travailler différemment cet hiver et le pari est réussi, je pense.
Est-ce que tu va répéter l'expérience l'an prochain ?
C'était l'occasion cette année car j'ai terminé ma saison au Tour de France. Je n'avais pas fait d'efforts depuis le mois de juillet. Les cyclo-cross me permettent de tester la machine avant de me lancer vraiment sur les courses sur route.