Fabien Doubey : « Quelque chose d'honorable »
Fabien Doubey a de bons restes. Cet hiver encore, le Jurassien a décidé de s'aligner dans les sous-bois pour préparer la saison sur route. Médaillé de bronze du Championnat de France Élites à Flamanville (voir classement), ce dimanche, le sociétaire de Circus-Wanty Gobert a ponctué de belle manière sa saison de cyclo-cross. Après avoir refermé la parenthèse de cette discipline jusqu'à l'hiver prochain, l'ancien double Champion de France Espoirs entend désormais se focaliser sur la route. Il a fait le point avec DirectVelo.
DirectVelo : Quel bilan tires-tu de cette journée ?
Fabien Doubey : Pour moi, c'est toujours un plaisir de participer à un Championnat de France. Une médaille sur un Championnat de France, c'est toujours quelque chose d'honorable. Clément (Venturini) était le plus fort dès le premier tour. Je me suis bien battu avec Joshua (Dubau) pour cette médaille. Je pense que lui comme moi n'avons aucun regret.
« ON A VITE COMPRIS QUE ÇA ALLAIT ÊTRE COMPLIQUÉ »
Comment la course s'est-elle passée pour toi ?
J'ai pris un départ plutôt moyen. Clément s'est très rapidement retrouvé en tête et il a fait un petit trou. J'ai fait une course de remontée dans le premier tour jusqu'à rattraper Joshua. J'ai pris la tête de ce groupe et je me suis extirpé avec lui à la suite de l'une de ses attaques. On a vite compris que ça allait être très compliqué de revenir sur Clément, donc on s'est entendus pour creuser l'écart. Une fois que le trou était fait derrière, j'ai longtemps mené la chasse. Je ne pense pas que Joshua faisait de l'intox, mais il était sûrement à fond dans la roue, comme moi. J'ai commis une faute dans le dernier tour qui m'a valu la médaille d'argent.
Ton équipe a lancé une structure de cyclo-cross, dernièrement. Est-il possible que tu t'impliques plus dans la discipline à l'avenir ?
J'ai repris le cyclo-cross l'année dernière parce qu'il y avait le Championnat de France à Besançon. Pour moi, c'était logique de le faire en habitant à Besançon. Je pense toujours aux bénévoles qui nous ont amenés jusqu'ici. Je connais bien Pascal Orlandi et je voulais m'aligner au Championnat de France 2019 pour lui. Le cyclo-cross m'a beaucoup apporté pour la route. Cette année, c'était ma volonté personnelle de revenir dans les labours pour préparer au mieux la saison sur route. Entre-temps, il y a eu la création de la filière cyclo-cross dans l'équipe. Ça reste des choix de carrière. Vu que c'est tout neuf et tout frais, je ne peux pas en dire plus. Il faudra en discuter avec le manager de l'équipe.
« UNE PIQÛRE DE RAPPEL »
Prends-tu toujours autant de plaisir en cyclo-cross ?
À Besançon, l'hiver n'est pas très rigolo. Au lieu d'aller faire des grosses sorties sur la route dans le froid, j'ai la chance de pouvoir partir en Espagne ou dans le Sud de la France pour faire des gros blocs de foncier. Une fois à la maison, autant aller s'amuser en cyclo-cross dans les bois et peaufiner la préparation comme ça.
Que t'apporte le cyclo-cross en vue de la route ?
Vu que j'ai « éclos » grâce à cette discipline, on tape vraiment haut en terme de niveau cardiaque alors que l'on peut « s'endormir » sur route. Je pense que pour mon profil, ces piqûres de rappel ne sont pas négligeables. Je pense que le corps a une mémoire et que c'est important de taper dedans. J'ai vu que l'année dernière, le cyclo-cross m'avait bien servi. J'ai donc refait pareil cet hiver. L'année dernière, j'étais très bien en début d'année. J'espère pouvoir me montrer dès les premières courses sur route. Pour l'instant, mon programme est assez flou. Je partirai demain (lundi) en Espagne pour un stage où l'on en saura plus. La possibilité principale serait d'enchaîner le nouveau Tour d'Arabie Saoudite avec le Tour d'Oman après avoir repris au Grand Prix de la Marseillaise ou au Challenge de Majorque.