Réserves : Travailler avec les agents, une nouveauté

Crédit photo Amélie Barbotin

Crédit photo Amélie Barbotin

Les agents font partie intégrante du cyclisme. Et pas seulement dans le monde professionnel. “J’ai appris à bosser avec. C’est récent pour moi de bosser avec eux à l’inverse de Vincent Lavenu”, reconnaît Loïc Varnet, le manager du Chambéry CF. Bien sûr, leur présence peut influencer l’avenir d’un coureur qui appartient à une réserve d’équipe professionnelle. “Forcément, ça a fait bouger les choses car ils n’existaient pas il y a quelques années, observe Damien Pommereau, le directeur sportif du Vendée U. Au début, ils ne s’occupaient que des coureurs pros. Maintenant, même des Juniors sont avec des agents. C’est la course à l’armement. Les grosses écuries sont à la recherche de pépites de 18-20 ans. Tout le monde essaie de faire la même chose, de trouver ces talents rares. Et les agents en profitent”.

« IL EST COMPLIQUÉ POUR LE COUREUR DE DIRE NON »

Avoir un agent ne pousse pas forcément un coureur à changer de crèmerie au moment où il signe son premier contrat pro. “Je ne peux pas répondre au nom de tous les agents mais j’ai toujours, envers les coureurs, un discours de reconnaissance et de loyauté pour les équipes formatrices”, assure Philippe Raimbaud. Il tient un message clair aux coureurs qu’il accompagne : "On est attentif à ce qu’il se passe à côté mais écoute d’abord bien ce que l’on te dit du côté de ta filière…".

Discuter avec les autres formations fait forcément partie du rôle de l’agent, et ce notamment pour éviter à un coureur de rester sur le carreau si rien n’arrive. Ou d’obtenir une meilleure offre. “Lorsqu’une autre équipe arrive sur le dossier et propose une offre concrète et supérieure en disant : « on est prêt à le signer tout de suite », il est compliqué pour le coureur de dire non, surtout si « son » équipe n’a pas montré de signes forts et rassurants au préalable”, ajoute Philippe Raimbaud.

« NOUS N’AVONS PAS DE RÈGLES »

Christophe Le Mével, qui gère également les intérêts de plusieurs coureurs français et étrangers, tient un discours similaire. “L’équipe qui a un coureur dans sa réserve est prioritaire. Proposer ce même coureur à d’autres équipes n’est pas très bien vu, c’est un fait. Mais ça reste mon rôle, estime le Breton, ancien vainqueur d’étape sur le Tour d’Italie. Il faut être le plus neutre possible, entre les coureurs et les équipes. Il n’y a de toute façon pas de règles. C’est vraiment du cas par cas”.

Le départ de Matteo Jorgenson, qui travaille avec un agent, n’a rien changé à la volonté du Chambéry CF de continuer à recruter des coureurs étrangers. À l’inverse d’un jeune français qui débarque au centre de formation savoyard, ils ont souvent un agent pour les accompagner. “Des agents nous envoient des garçons par rapport à notre approche et le projet proposé à un coureur. Nous n’avons pas de règles dans notre recrutement, de quotas de nationalité… On recrute en fonction des opportunités qui se présentent à nous et ça sera encore le cas”, promet Loïc Varnet, manager du CCF.

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