Mathieu Van der Poel : « Toujours une journée spéciale »

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Il n’y a pas eu de suspense à Dübendorf (Suisse). Comme attendu, Mathieu Van der Poel a écrasé le Championnat du Monde Elites, disputé sur un terrain difficile qui a avantagé l’ultra-favori du jour. Le Néerlandais s’est offert son troisième titre de Champion du Monde dans la catégorie Elites. Avant de se tourner vers le VTT et la route, il est longuement revenu sur ce nouveau sacre à l’occasion de la conférence de presse.

DirectVelo : Est-ce que cette course est devenue banale pour toi ?
Mathieu Van der Poel : Non, c'est toujours une journée spéciale, mais c'est devenu une pression positive. J'étais plutôt relax avant la course. Je savais que j'étais dans une forme optimale et ça m'a donné énormément de confiance. Je n'avais pas de tactique prédéfinie au départ, car si tu te loupes au départ, ton plan tombe à l'eau. Je me suis dit qu'il fallait partir vite pour être devant car il est important de pouvoir choisir ses trajectoires sur un tel circuit. J'ai attaqué au niveau du deuxième poste de dépannage et à la fin du premier tour, j'avais déjà environ 15’’ d'avance.

« TOM PIDCOCK M’A SURPRIS »

Tu gagnes avec 1'20" d'avance, l'an passé tu n'avais que 16" sur le deuxième, est-ce que tu as encore progressé ?
La course était complètement différente l'an passé. Je pense aussi que je me sentais mieux cette année. L'an passé, je me sentais bien, mais là je pense que j'ai rarement été dans une telle forme. Là, avec la boue, c'était vraiment une course dure. Sur la première partie de la course, c'était plus facile car il pleuvait encore. Quand la pluie s'est arrêtée, la boue est devenue plus collante et c'est plus difficile. Mais dans de telles conditions, les meilleurs sont devant et quand tu arrives à faire un écart en début de course, ça te donne des ailes pour la suite. J'ai essayé de prendre du plaisir. C'était long et dur mais quand il y a le maillot arc-en-ciel au bout, c'est un peu plus facile.

Pensais-tu avoir plus de résistance de tes adversaires, notamment les Belges ?
Oui, je pensais notamment que Toon Aerts serait plus proche de moi dans de telles conditions. Mais ça ne m'a pas trop gêné (rires). Je pense que Wout Van Aert sera toujours un adversaire coriace. Il a connu une saison tronquée à cause de sa blessure (blessé sur le Tour de France, il n'a repris la compétition en cyclo-cross que fin décembre, NDLR). Tom Pidcock m'a surpris aujourd'hui (dimanche). Je pensais qu'il était fort dans une course rapide. Il est encore très jeune et terminer 2e dans des conditions aussi difficiles, ça signifie qu'il est vraiment costaud.

« ASSEZ DE CHOSES POUR M’OCCUPER »

Tu alternes les disciplines alors que l'on disait que c'était impossible il y a quelques années. Est-ce que tu as l'impression d'être le leader d'une nouvelle génération ?
Mon programme sur route me permet d'alterner. Si tu veux faire un Grand Tour, ce n'est pas possible. Je ne fais pas une saison complète sur la route. Je pense cependant que j'ai déjà assez de choses pour m'occuper avec ces trois disciplines. Tant que les calendriers me permettront de faire les trois, j'essaierai de continuer. J'aime bien changer de vélo, notamment l'été entre la route et le VTT.

Tu es attiré par un Grand Tour ?
Pas spécialement. Bien sûr, c'est le genre de course que j'envisage de faire un jour mais pour le moment, j'apprécie beaucoup le VTT et ce n'est pas encore à l'ordre du jour. Je ne suis pas un grimpeur, si j'y vais ça sera pour remporter des étapes.

Comment vas-tu te préparer pour la route ?
Pour le moment, je me suis concentré sur ce Championnat du Monde, donc je n'y ai pas trop pensé. Je vais commencer à regarder, mais aujourd’hui je souhaite savourer ce titre. Je ne vais pas faire beaucoup de courses sur route, mais j'irai à chaque fois pour gagner.

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