Nicolas Boisson : « Cette victoire va libérer Alexys »
Nicolas Boisson avait de quoi être fier, ce mercredi en fin d’après-midi, au moment de voir Alexys Brunel couper la ligne d’arrivée en vainqueur, lors de la 1ère étape de l’Etoile de Bessèges. Le tout "devant" un Kevin Geniets lui aussi très en jambes et prêt à jouer les premiers rôles sur le reste de la semaine (voir classement). Il y a un an encore, les deux jeunes athlètes faisaient partie de la première classe de la Continentale Groupama-FDJ. Voilà déjà le travail de formation de la structure récompensé par ces “débuts” tonitruants dans l'Élite. DirectVelo a fait le point avec l'entraîneur de la Conti.
DirectVelo : Alexys Brunel a réalisé un sacré numéro ce mercredi sur l’Etoile de Bessèges !
Nicolas Boisson : On est content. Parmi les douze coureurs qui ont débuté l’aventure à la Conti Groupama-FDJ avec nous l’an passé, cinq sont déjà passés à l’échelon supérieur dont trois chez nous. Cette victoire d’Alexys et cette belle performance de Kévin (Geniets) prouvent qu’ils sont capables d’être directement dans le match. C’est une bonne chose pour nous.
« QUAND IL PLACE UNE ATTAQUE... »
As-tu été surpris de voir Alexys Brunel l’emporter ?
Oui et non car j’étais au stage de l’équipe WorldTour il y a une dizaine de jours et j’avais vu qu’il marchait déjà très fort. On sait qu’il est capable de grands numéros. Quand il place une attaque, c’est le genre de coureur qu’il est difficile d’aller rechercher.
Cette victoire est d’autant plus belle qu’il était passé par des moments difficiles l’an dernier…
Il faut différencier deux choses : l’entraînement et la compétition. Certes, il a connu une période de creux l’an passé mais ce n’était pas catastrophique non plus. En terme de puissance à l’entraînement, il était toujours très fort. Mais oui, il s’était loupé sur le Tour des Flandres et avait chuté sur Paris-Roubaix, avant d’abandonner sur le Baby Giro. Avant ça, il y avait fait 3e d’une étape et était 2e du général. Puis il y a eu cet accident fin juin qui a fait que… Mais il est vite revenu. Le Mondial chrono était chaotique à cause de la pluie terrible notamment, et car il avait toujours en tête ses deux récentes gamelles. Mais les données étaient bonnes. Sa victoire à Paris-Tours lui a fait beaucoup de bien également.
« PAS BESOIN DE GAGNER 50 COURSES »
Jusqu’où l’imagines-tu pouvoir aller à l’avenir ?
Je ne l’entraîne plus mais d’un regard extérieur, je dirais qu’il est toujours bon de gagner en début d’année mais que son statut dans l’équipe ne risque pas de changer. ll devrait faire tous les chronos à 100% et découvrir les Classiques, mais pas en tant que leader d’entrée, bien sûr. Le but, c’est qu’il apprenne le métier pour l’instant. En tout cas, cette victoire va libérer Alexys et lui permettre d’oublier cette saison 2019 qui était mitigée, même s’il avait gagné deux fois. Tout cela prouve qu’en restant sérieux, on peut y arriver.
Cette performance doit donner des idées aux jeunes coureurs de la Conti version 2020 !
On l’a vu aussi avec (Christian) Scaroni qui était échappé sur le Tour de Valence : les jeunes répondent vite présent. Grâce à leur travail, ils sont récompensés. Tout cela prouve aussi qu’il n’y a pas besoin de gagner 50 courses dans la catégorie en-dessous pour que ça signifie que le travail a été bien fait. On le voit aujourd’hui avec Alexys.