Groupama-FDJ, une jeunesse décomplexée
La semaine passée, sur les routes de l’Étoile de Bessèges, cinq des sept représentants de la formation Groupama-FDJ avaient 24 ans ou moins. Ce qui n’a pas empêché cette jeune équipe de faire forte impression, notamment grâce au succès d’étape d’Alexys Brunel dès le premier jour de course, à Bellegarde. ”On connaissait son potentiel. Ce qui m’a surpris, c’est sa gestion. Être leader d’une course par étapes pendant plusieurs jours, dès ses débuts, ce n’est pas évident. Mais il a bien géré la pression”, se réjouit Thierry Bricaud auprès de DirectVelo. Directeur sportif de la structure WorldTour durant les cinq jours de courses, il a apprécié l’état d’esprit de ses jeunes coureurs. “Ils n’ont pas de complexe et c’est ce qui fait leur force. Par moments, je les vois regarder autour d’eux avec de grands yeux mais une fois le dossard dans le dos, ils ne se posent plus de questions. Ils sont toujours demandeurs d’infos et veulent comprendre. C’est très bien”.
UN “FRONT DE JEUNES” QUI « MET À L’AISE »
Sur ces courses de Classe 1, les coureurs les moins expérimentés de la Groupama-FDJ trouvent un terrain de jeu à leur convenance, avec des scénarios souvent moins stéréotypés qu’en WorldTour et plus proche d’un milieu amateur qu’ils ont quitté il n’y a pas si longtemps. “Les coureurs plus aguerris ont des schémas de courses types en tête. Ils sont habitués à un certain mode de fonctionnement. Les plus jeunes sont encore insouciants et prêts à se lancer dans des plans de bataille différents. Ils se posent moins de questions et surtout, ils disputent des courses qui laissent plus de place à une autre façon de courir, plus offensive. Sur l’Étoile de Bessèges, on venait sans leader désigné et tout était possible pour chacun de ces garçons”.
Présent dans l’équipe à Bessèges, Simon Guglielmi - notre photo - apprécie avoir travaillé avec d’autres coureurs de sa génération. “Forcément, ça met plus à l’aise. J’ai déjà couru avec Valentin (Madouas), je connais très bien Kévin (Geniets) et Alexys (Brunel) puisque j’étais avec eux à la Conti. C’est plus facile pour commencer et pour s’intégrer au groupe”. Cela tombe bien, la Groupama-FDJ continuera, tout au long de la saison, d’envoyer plusieurs de ses jeunes coureurs ensemble sur certaines courses telles que des manches de la Coupe de France. “Garder un front comme celui-ci me va très bien. Le fait de courir régulièrement avec les mêmes coureurs, c’est top pour la cohésion du groupe et pour prendre des automatismes”. Ce « front des jeunes », qui ne sera bien évidemment jamais tout à fait le même, est expliqué par Thierry Bricaud : “ils vont découvrir le WorldTour aussi mais on ne peut pas les intégrer sur toutes les plus grosses courses non plus pour l’instant. Ils auront donc essentiellement un calendrier franco-français, comme des manches de Coupe de France, pour continuer d’apprendre le métier le plus rapidement possible. Il faut trouver un bon mixte”.
« IL FAUT AUSSI RELATIVISER »
Toute la semaine, Simon Guglielmi a été à l’écoute de son directeur sportif et de ses coéquipiers pour emmagasiner un maximum d’expérience. “Au début des briefing, Thierry nous présentait le circuit et il donnait les rôles de chacun pour la journée. Puis Valentin (Madouas) prenait la parole pour parler de la stratégie de course et pour donner son ressenti sur la façon dont il voyait les choses. Olivier (Le Gac) parlait pas mal aussi pour nous prévenir sur l’approche de points stratégiques ; les bordures, des zones dangereuses, des placements avant une côte… On s’habitue vite”. La victoire d’étape d’Alexys Brunel et le bon comportement de Kévin Geniets donnent des idées à l’ancien coureur du CR4C Roanne. “C’est bien d’arriver à peser autant sur la course en ayant l’un des effectifs les plus jeunes. On voit qu’il y a la possibilité de rapidement marcher très fort”.
Pas question de s’enflammer pour autant, comme l’a rappelé Alexys Brunel après le chrono final d’Alès. “Je sais que la saison va être longue et dure. Par moments, ce sera difficile. Il y aura des petits coups de mou mais il faudra rester concentré et faire le job à fond”. Un discours qui ne peut que plaire à Thierry Bricaud, lequel pousse dans la même direction. “Il faut aussi relativiser ce qui s’est passé ces derniers jours, même si c’est très bien. Sans faire injure à Bessèges, ce n’est que le début de saison. En tout cas, tous les jeunes du groupe voient qu’il n’y a aucun complexe à faire. Cette victoire d'étape d'Alexys libère tous ses copains de la même génération. Ils comprennent que tout est possible. Même quand on arrive tout juste du niveau en-dessous, il n’y a pas de questions à se poser”.