Paris-Roubaix Juniors : « On a fait un apéro-visio »
Drôle de dimanche pour John Malaise. “J’aurais énormément aimé qu’il se passe autrement”, souffle-t-il. Tout le week-end, l’organisateur de Paris-Roubaix Juniors s’est remémoré les actions qui précèdent habituellement la course annulée en raison du coronavirus. “J’ai revécu mentalement ce qu’on fait d’habitude, d’aller chercher les voitures le vendredi à la réunion des directeurs sportifs, en passant par la préparation des locaux. C’est une énorme frustration. Je ne pensais pas que ça allait me faire ça”.
Pour s’occuper, il a regardé les versions pros de Paris-Roubaix 2018 et une partie de la dernière édition. “Depuis que j’organise la course Juniors, je n’ai plus l’occasion de les regarder à la télé, forcément”, sourit-il. Autre façon de rester dans l’ambiance ; John Malaise a partagé dimanche midi un moment convivial avec les commissaires Hervé Brocque, Thierry Coquisart et Laurent Idelot, ainsi que les Belges Jean-Pierre Coppenolle et Sébastien De Mey qui l’accompagnent chaque année. “On a fait un apéro-visio. Honnêtement, ça m’a fait du bien de les retrouver et de leur parler, confie-t-il à DirectVelo. On s’est rappelé des anecdotes. Jean-Pierre a expliqué comment est venue l’idée du PVB, le Picon Vin Blanc… Tous les commissaires ont l’honneur de goûter ça quand ils viennent sur la course”.
DES CRAINTES POUR LE FUTUR
Le Nordiste a également reçu de nombreux messages de soutien. “Du genre : « courage », « tiens bon » ou « ça sera mieux en 2021 »”. L’organisateur n’a pas souhaité imaginer un report en octobre, période à laquelle pourrait se disputer l’épreuve WorldTour. “Je me serais senti mal de demander de l’argent en octobre et en avril prochain”. Si elle fait rêver les jeunes coureurs, l’épreuve est en difficulté financière depuis des années. En 2019, elle avait dû son salut au geste de l’Allemand John Degenkolb (lire ici).
Déjà tourné vers 2021, John Malaise reconnaît se poser des questions. “Économiquement parlant, ça risque d’être compliqué pour les partenaires qui m’aident actuellement, avance-t-il. Je ne sais pas du tout comment ça va se passer. J’ai des craintes”. Il regrette de ne pas réussir à pérenniser son épreuve inscrite au calendrier de la Coupe des Nations. “Le jour où je ne pourrai plus la faire pour des raisons économiques, ça me fera très très mal. Je n’ai pas de visibilité sur trois-quatre ans. Je suis obligé de tout faire à la dernière minute car j’ai les partenaires définitifs huit-dix jours avant la course. C’est extrêmement compliqué. Il faut avoir la foi”. Et John Malaise rassure, il l’a encore.