Coronavirus : La Route d’Occitanie a su « montrer l’exemple »

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

Pierre Caubin peut souffler un grand coup. Pendant quatre jours, tous les regards étaient tournés vers son épreuve, la Route d’Occitanie, première course professionnelle à se tenir en France depuis l’arrêt de la saison en mars dernier. L’organisateur et son équipe ont dû s’adapter à des mesures sanitaires drastiques, mais le jeu en valait visiblement la chandelle. Quelques minutes après la fin du podium protocolaire, Pierre Caubin a fait le bilan de cette drôle de course de reprise avec DirectVelo.

DirectVelo : Quel bilan tires-tu de ces quatre jours de course ?
Pierre Caubin : Jusqu’à aujourd’hui (mardi), on n’avait pas forcément mis l’accent sur le côté sportif, vous vous en êtes rendus compte. On ne communiquait pas sur le plateau de l’épreuve mais plutôt sur le côté sanitaire qui nous a été imposé, à juste titre. Ce soir, je suis finalement un organisateur heureux du plateau, du vainqueur, du podium, de la participation de têtes d’affiche et de 21 équipes. C’est très satisfaisant. C’était une belle édition. C’était important que l’on montre l’exemple. Comme l’a dit Christian Prudhomme sur le podium, on était les premiers de cordée. Il fallait montrer l’exemple pour que les copains du Mont Ventoux Dénivelé Challenge, du Tour de l’Ain, du Tour du Limousin ou du Tour du Poitou-Charentes puissent réaliser leurs épreuves sans aucun problème.

Avec le recul, qu’est-ce qui t’inquiétait le plus au départ de Saint-Affrique samedi dernier, si inquiétude il y avait ? 
Il y avait des inquiétudes, oui. Pour tout vous dire, j’ai reçu les derniers arrêtés vendredi midi… Jusqu’à ce moment-là, on ne savait pas… Il fallait rester modeste, je l’avais dit aux copains, car une préfecture aurait pu nous dire jusqu’au dernier moment que l’on ne pouvait pas partir. Il y avait beaucoup de stress.

Est-ce une fierté d’avoir pu organiser dans cette situation particulière ?
Oui, c’est le cas. On a traversé neuf départements, avec quatre-cinq réunions à chaque fois, dans chaque préfecture. Certaines préfectures nous demandaient des choses, qui pour nous, bénévoles, n’étaient pas facile à tenir. En restant modeste, on peut dire qu’on sait faire. Mais ce nouvel aspect de bulle sanitaire, dans les aires de départ et d’arrivée, était important et on ne voulait pas se louper. J’avais insisté sur le fait que les gens viennent voir les coureurs sur le parcours, plutôt que de venir s'amasser dans les zones de départ ou d’arrivée. Je remercie tout le monde car ça a été le cas. Durant les quatre jours de course, on a eu du monde tout le long des routes.

« ON ÉTAIT DANS LES CLOUS »

Qu’est-ce qui te semble encore perfectible, dans ces conditions de pandémie, pour les organisations à venir ?
Peut-être le port du masque sur les bords de route. Sur certains sites du parcours, j’ai vu pas mal de monde sans masque et ça nous a choqués. Je pense notamment à certains cols d’hier (lundi). Dans les zones de départ et d’arrivée, je suis assez satisfait du port du masque, très sincèrement.

Comment la jauge des 5000 spectateurs a-t-elle été vérifiée, sachant par exemple que les villes départ et arrivée de ce mardi sont deux lieux très prisés des touristes en cette période estivale, et qu’il semblait y avoir beaucoup de monde, pas uniquement pour suivre la course ?
On a embauché une société qui a compté les gens présents, notamment à Saint-Gaudens. Il y avait un sens d’entrée sur le site… Mais on n’est jamais arrivé au-delà de 3000 personnes donc on était dans les clous. Sur la zone d’arrivée, c’est beaucoup plus compliqué de compter. Hier (lundi), c’était même impossible de compter les gens dans le col. On a échangé avec Christian Prudhomme sur le sujet tout à l’heure et je lui ai expliqué qu’on n’avait pas pu compter le public dans le col…

Egan Bernal vient de remporter cette édition 2020 en succédant, notamment, à Alberto Contador, Nairo Quintana et Alejandro Valverde : un palmarès digne d’un Grand Tour !
C’est bien, on est dans la continuité des dernières années. Mais l'essentiel... De toute façon, tout le monde va se souvenir de 2020. Pas forcément de la Route d’Occitanie, mais de 2020 tout court (rires). 

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