Anthony Maldonado : « Je compte beaucoup sur la saison prochaine »
Anthony Maldonado évoluera toujours au sein de la formation St-Michel-Auber 93 en 2021. Une équipe qu’il a rejointe en 2015 pour son passage chez les pros et pour laquelle il disputera donc une septième saison. Le Provençal, qui fêtera ses 30 ans le printemps prochain, sent qu’il arrive pleinement à maturité et ne compte pas se contenter d’un rôle de capitaine de route en Continentale indéfiniment, bien qu’il se dise “très heureux” dans la structure de Stéphane Javalet. Lors du prochain exercice annuel, il compte bien marquer les esprits et se voir offrir “une possibilité d’évoluer à l’échelon supérieur” à l’horizon 2022. DirectVelo fait le point avec l’ancien lauréat du Circuit des Ardennes et de la Ronde de l’Oise.
DirectVelo : Tu espérais mettre un terme à ta saison de belle manière sur Paris-Tours, mais il n’en a rien été…
Anthony Maldonado : Je n’ai vraiment pas eu de chance. J’ai crevé à deux kilomètres du premier secteur et en plus, on s’est mal compris avec mon directeur sportif au moment du dépannage. Il est sûrement arrivé trop tôt derrière la voiture du commissaire et s’est garé du mauvais côté de la route. Il a donc ensuite fallu attendre que toutes les voitures passent pour que je sois dépanné, tout en sachant qu'on avait la voiture N°18. Je me suis retrouvé très loin du peloton. Avec les cassures, c’était impossible de rentrer.
« CETTE CREVAISON A CONTRARIÉ TOUS MES PLANS »
Sur le papier, il y avait joli coup à faire sur l’épreuve cette année !
Avant la course, on se disait que c’était vraiment accessible cette année, car il y avait d’autres grosses courses en parallèle (notamment une autre Classique, Gand-Wevelgem, NDLR). Il y avait moyen de faire quelque chose de bien. C’était la plus belle course de notre fin de saison, alors c’est frustrant de finir comme ça, sur une Classique renommée. En plus, je jouais aussi un Top 10 au classement individuel de la Coupe de France et j’aurais aimé bien faire sur ce Paris-Tours pour conserver une bonne place. Je n’ai pas eu de réussite alors que jusque-là, tout allait bien. Je n’avais pas été piégé sur le premier coup de bordure par exemple. On avait pris le temps de repérer les derniers chemins deux jours avant la course, c’était un plus. Je me sentais bien. Mais cette crevaison a contrarié tous mes plans.
Que retiendras-tu de cette drôle de saison 2020 ?
C’était une année frustrante. En février, on a dû faire face à une grosse concurrence et à des parcours très difficiles. Sur le papier, ça pouvait quand même nous servir pour performer en mars-avril, sauf que l’on n’a pas pu en profiter. Pour la reprise en août, on s’est retrouvé avec un plateau digne du Tour de France sur la Route d’Occitanie et au Tour de l’Ain. C’était compliqué d’aller chercher un résultat dans ces conditions, surtout au vu des parcours. On n’a pas eu beaucoup de courses par étapes dans nos cordes pour trouver la bonne forme. J’ai quand même fait des placettes en fin de saison (8e de Paris-Camembert, 10e du Tour du Doubs, 14e du GP d’Isbergues et 17e de Paris-Chauny lors de quatre de ses cinq derniers jours de course de la saison, NDLR). Mais c’est la première fois depuis un moment que je termine une saison sans lever les bras une seule fois et ça m’embête un peu. Enfin… C’était une année délicate pour tout le monde, surtout pour les Conti comme la nôtre. Il était dur de s’exprimer.
« JE PENSE AVOIR LE NIVEAU ET L'EXPÉRIENCE POUR ACCÉDER AU NIVEAU CONTI PRO »
Tu viens de mettre un terme à ta sixième saison chez les pros, toutes effectuées chez St-Michel-Auber 93. Tu seras toujours dans l’effectif en 2021. Espères-tu encore pouvoir rejoindre une équipe de première ou deuxième division mondiale à terme ?
Je suis arrivé à maturité et je vais sûrement connaître mes meilleures années maintenant. J’ai passé un cap, je le sens. Je pense avoir le niveau et l’expérience pour accéder au niveau Conti Pro. Je ne désespère pas de faire une bonne saison 2021 qui me permettrait d’être vu et de donner envie à une ProTeam de me donner ma chance. J’ai plusieurs qualités qui font que je peux m’exprimer sur beaucoup de parcours différents, pour moi-même ou pour aider un coéquipier. J’ai une bonne vision de la course, le sens du placement… Je ne me ferme pas de portes.
Les formations Continentales sont, généralement, d’abord des passerelles entre le niveau amateur et les plus grosses structures mondiales. T’imaginais-tu rester si longtemps à Auber ?
Avant tout, je me dis que ça me fait sept saisons chez les pros et c’est déjà bien. Lorsque je suis passé pro, je m’étais projeté sur deux-trois saisons, pas plus. J’ai fait ma place dans l’équipe et l’an prochain, je serai à nouveau le capitaine de route de l’équipe avec Tony (Hurel). Je me sens très bien là-bas. Mais si j’ai une opportunité d’aller au-dessus, je la saisirai. Je vais faire un bon hiver avec l’envie d’être performant dès le début de saison. J’espère remporter une course en Classe 1. Je compte beaucoup sur la saison prochaine pour montrer que je suis capable d’aller voir au-dessus. Je pense que c’est le bon moment.