De Delko à EF, la tentation était trop grande pour Simon Carr
Cavalaire-sur-Mer. C’est ici, dans le Var, que Simon Carr est en train de peaufiner sa préparation avant de retrouver la compétition sur les routes du Grand Prix La Marseillaise, dimanche. Le Franco-Britannique - il a (enfin) obtenu la double nationalité durant l’intersaison - est passé pro au sein du Team Delko en août dernier et aurait dû continuer de porter la marinière en 2021, mais il a décidé de casser le contrat qui le liait à la ProTeam marseillaise pour rejoindre EF Education-Nippo. Il suit ainsi le même chemin que Fumi Beppu, Julien El Farès et Hideto Nakane, tous coureurs de Delko en 2020 et désormais membres de la WorldTeam américaine. Ces quatre garçons ont ainsi pris le même chemin que le partenaire japonais Nippo, le département de Marseille et la Région Sud PACA, également liés à l’équipe de Jonathan Vaughters désormais. Le département des Bouches-du-Rhône pourrait prochainement venir enrichir cette liste. “Sincèrement, je ne me suis mêlé de rien dans cette histoire. Les ruptures de contrat, je n’y connais rien”, tient à préciser Simon Carr, qui a simplement vu une formidable opportunité de rejoindre une structure de première division mondiale. Il a ainsi foncé sans hésiter, laissant son nouvel agent Robert Hunter - l’ancien coureur sud-africain - gérer la partie administrative. “Il s’est occupé de tout, j’avais confiance en lui”.
SANS HÉSITER
L’ancien aixois est prêt à porter le maillot rose d’EF en compétition dès ce week-end. Philippe Lannes, le patron du Team Delko, a vu l’un de ses jeunes coureurs, sur lequel il misait beaucoup, lui filer entre les pattes. “Il était prometteur, on a vu toute sa force et sa volonté en fin de saison dernière. Il est parti sans qu’il n’y ait eu de négociations ni le moindre accord de trouvé avec l’équipe EF. On a subi cette situation”, regrette le manager général auprès de DirectVelo. Pour sa part, le coureur de 22 ans promet ne pas avoir hésité. “Je comprends la position de Philippe. Il aurait forcément préféré me conserver dans l’équipe mais pour moi, c’était clair. Je savais ce que je voulais, je n’avais aucun doute. Je devais d’abord penser à ce qui était le mieux pour moi”, tranche-t-il.
Ces derniers jours, le garçon s’est déjà régalé sur les routes varoises, où il a partagé des sorties d’entraînement avec douze de ses coéquipiers, parmi lesquels les Danois Magnus Cort Nielsen et Michaël Valgren ou encore le Néerlandais Sebastian Langeveld. “C’est très différent de tout ce que j’ai connu jusqu’à présent. Tu sens qu’il n’y a aucune différence de niveau entre les gars. Tout le monde est déjà prêt, ça roule fort. Personne n’est au-dessus du lot”, analyse celui qui a déjà pu s’amuser à faire quelques simulations de sprints avec ses coéquipiers.
L’ENVIE DE DÉCOUVRIR UN GRAND TOUR, EN PENSANT À LONG TERME
Sur ce début de saison, l’épatant vainqueur de la Classique d’Ordizia, dans le Pays basque espagnol en octobre dernier (voir classement) va enchaîner les épreuves françaises : Grand Prix La Marseillaise, Tour des Alpes-Maritimes et du Var puis Boucles Drôme-Ardèche. Initialement, il aurait également dû participer à l’Etoile de Bessèges. Mais comme pour la plupart des autres équipes, EF Education-Nippo a été contrainte de modifier l’emploi du temps de bon nombre de ses coureurs à la suite des différentes annulations des derniers jours. “Je pense que j’irai faire quelques jours de stage à Gérone entre les premières courses pour rester dans le bain”. Si tout va bien, Simon Carr pourrait ensuite disputer les Strade Bianche, puis Tirreno-Adriatico et/ou le Tour de Catalogne, avant d’enchaîner avec les Classiques ardennaises. Un programme riche et de qualité. “EF est une équipe qui fait très vite confiance aux jeunes coureurs, avec une bonne philosophie. C’est un aspect qui m’a toujours attiré dans cette équipe. Ils ont de l’ambition pour leurs jeunes coureurs et ils les laissent exprimer leur potentiel tout de suite. J’espère avoir l’occasion d’en profiter pour passer des paliers dès que possible”.
Il faut dire que le natif d’Hereford - ville anglaise à la frontière galloise - se montre déjà ambitieux. Bien que fraîchement débarqué dans un collectif très solide, et tout en précisant qu’il s’imagine avant tout dans la peau d’un équipier prêt à aider le collectif, Simon Carr annonce aussi vouloir décrocher une victoire en Classe 1 cette année. “Je l’ai déjà fait la saison passée mais réussir à le faire avec une équipe WorldTour, c’est encore autre chose ! J’imagine qu’on a encore plus la pancarte, alors ce serait super valorisant”. Et il souhaiterait participer à un Grand Tour dès 2021. “Je pense que c’est le genre de courses sur lesquelles j’ai le plus de chance de performer dans les années à venir. Alors autant m’y frotter le plus possible pour acquérir de l’expérience”. Absent de la présélection pour le Tour d’Italie et lucide quant à ses possibilités de disputer le Tour de France en juillet prochain, il admet viser une participation au Tour d’Espagne. “Il faudra que j’aille chercher ma sélection, ça se mérite”.