Bessèges : Pourquoi les compteurs sont remis à zéro
Sur la ligne d'arrivée de Bellegarde, les coureurs s'égrènent en petits paquets derrière le premier peloton réglé par Mads Pedersen, deux secondes derrière Christophe Laporte et Nacer Bouhanni, les deux premiers de la 1ère étape de l'Etoile de Bessèges. Pourtant sur le papier du classement (voir ici), tous les coureurs sont dans le même temps que l'ancien Champion du Monde danois, à part Antoine Berlin (lire ici).
AUCUN MOYEN TECHNIQUE D'IDENTIFIER LES GROUPES
Deux chutes ont émaillé le final : une à six kilomètres de l'arrivée, donc avant les trois derniers kilomètres où les temps sont neutralisés et une dans le dernier kilomètre. Pourtant, le communiqué du jury publié mercredi soir repêche tout le monde pour des raisons techniques comme l'explique à DirectVelo Thierry Gouvenou, président du jury de cette Etoile de Bessèges. "On avait une boucle magnétique qui devait enregistrer les passages aux trois kilomètres, mais cette boucle n'a pas fonctionné. On était incapable d'identifier la cinquantaine de coureurs gênés par la chute à six kilomètres de l'arrivée. Ensuite, il y a eu une seconde grosse chute à 500 mètres de l'arrivée dans la côte. La route était complètement bouchée, les coureurs ne pouvaient plus passer et les coureurs retardés à six kilomètres de l'arrivée sont venus se mélanger avec ceux qui étaient dans le peloton. Nous n'avions aucun moyen technique d'identifier tous les groupes. Nous avons déterminé que le mieux était d'annuler tous les temps".
Parmi les coureurs retardés par la route bouchée dans la côte d'arrivée, Théo Delacroix et son chef de file Odd Christian Ekking, en train de revenir dans le peloton après la première chute. "J'ai aidé Odd Christian pour qu'il perde le moins de temps possible. On est rentré dans la côte mais on a été gêné par des voitures bloquées par la nouvelle chute", indique le coureur d'Intermarché-Wanty-Gobert.
Pour décider à quel groupe raccrocher les coureurs retardés, le jury a analysé la dernière chute. "Nous nous sommes rendus compte qu'elle a eu lieu à hauteur de la 20-25e place et à partir de là, il fallait mettre tous les coureurs dans le même temps que le peloton", ajoute Thierry Gouvenou.
FINAL TENDU
Ces compteurs remis à zéro arrangent les équipes dont les rouleurs avaient perdu du temps. C'est le cas de la Groupama-FDJ avec Alexys Brunel. Son équipier Lars Van den Berg était à ses côtés après la chute des 6 km. "C'était une situation étrange. J'étais avec Alexys et Tim Wellens, on a roulé à bloc car on ne pensait pas qu'on serait remis dans le même temps. Pour l'équipe, c'est une bonne décision". Ces chutes traduisent aussi une tension dans le peloton en ce jour de rentrée des classes pour beaucoup. "Le final était très tendu après une étape pas très dure, avec 140 km de plat. Il y aura moins de tension aujourd'hui (jeudi) après une étape un peu plus dure", observe Théo Delacroix.
Dans les prochaines étapes, l'objectif des rouleurs sera toujours de rester dans le même temps que leurs adversaires. "Il reste trois étapes avant le chrono. Nous visons le général avec Sep (Vanmarcke) et Mads (Würtz Schmidt), on va essayer de ne pas perdre de temps avant le chrono", précise Alexis Renard (Israël-Start Up Nation) qui s'était appliqué à bien se placer dans le final. Egan Bernal, en reprise, regarde la situation de loin. "Je ne me suis pas trop occupé de ça car je ne pense pas au général ici donc je ne me sentais pas trop concerné par la situation. Filippo Ganna a hérité du même temps que le groupe... C'est sûr que ça aurait pu influencer la course de l'équipe mais c'est comme ça. Les organisateurs avaient forcément leurs raisons". En revanche, Christophe Laporte, maillot corail avec 12" d'avance sur tous les rouleurs du peloton, voit la chose différemment : "Moi, ça m'est déjà arrivé et on ne m'a pas repêché. Mais c'est comme ça, on ne va en faire toute une histoire". Théo Delacroix pense même que "tout le monde aura le sourire aujourd'hui (jeudi)".