La course que voulait gagner Cian Uijtdebroeks
Cian Uijtdebroeks n'a pas déçu. Il a survolé la Classique des Alpes dont il était un des grands favoris. Le Belge a eu le temps de descendre de vélo au moment de franchir la ligne et c'est bien le seul moment de la course où il était à pied.
Le coureur d'Auto Eder a fait l'avion dans les 70 derniers kilomètres, à partir du moment où il a oublié le peloton en route dans l'ascension du Mont Tournier. "Nous avions placé deux coureurs devant (Luis-Joe Lührs et Benjamin Eckerstorfer). Ils devaient aller chercher le classement des grimpeurs. Mais ils sont plus lourds donc on savait qu'ils risquaient de se faire rattraper avant la fin. Je voyais dans le premier col (le Mont Tournier) que tout le monde était déjà un peu à bloc. Je me suis mis devant, j'étais à 400 W et personne ne voulait prendre le relais. Alors je me suis dit : « J'attaque ». Je suis parti pour rejoindre mes coéquipiers", raconte-t-il à DirectVelo.
« J'AVAIS ENCORE DES RÉSERVES »
Mais le vainqueur du Grand Prix de Bohème Occidentale, où il avait déjà écrabouillé la concurrence (lire ici), et déjà après un raid de 70 km, a pris son temps pour rentrer sur la tête. Le coureur de 18 ans a sauté de groupe en groupe. "Je ne pouvais pas tout donner à ce moment-là car il restait encore le Mont du Chat. Je voulais garder encore un peu de marge à la fin". C'est justement sur les pentes du juge de paix de la course qu'il tombe sur le râble de son coéquipier Luis-Joe Lührs, avant de le lâcher. "Je suis monté au tempo car il restait encore une côte derrière (le Col du Blanchet, NDLR). J'avais encore des réserves à la fin". Ces réserves, le dernier vainqueur de Kuurne-Bruxelles-Kuurne va taper dedans. "J'ai roulé au maximum jusqu'à la fin, j'ai tout donné car je n'avais pas vraiment d'informations sur ce qu'il se passait derrière".
La joie de Cian Uijtebroeks est à la hauteur de son envie de gagner la course savoyarde. "Je suis fatigué mais je suis très fier et très content de terminer la première partie de la saison comme ça. C'est une victoire encore plus belle qu'en République Tchèque. Dès le début de saison je voulais gagner la Classique des Alpes car je suis un grimpeur et chez les Juniors, il n'y a presque pas de courses avec des cols. Il n'y a que la Classique des Alpes et le Valromey". Cette nouvelle victoire le conforte dans ses projets. "Mon rêve, c'est de devenir un coureur de classement général. Je dois encore améliorer mon sprint et travailler le contre-la-montre. Même dans la montagne, je dois encore m'améliorer". Son prochain objectif sera encore en France, l'Ain Bugey Valromey Tour (10-14 juillet) mais avant cela, il doit passer ses examens. Cian Uijtdebroeks est encore Junior avant de passer pro chez Bora.