Les Juniors « face à un nouveau phénomène »

Crédit photo William Canneralla - DirectVelo

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Christelle Reille peut déjà préparer le livre de route de la Classique des Alpes 2022. Avant chaque édition, l’organisatrice a pris l'habitude de mettre une étoile à côté des noms des néo-professionnels montés sur le podium de son épreuve. “Là, ça sera une grosse étoile”, lâche-t-elle à DirectVelo après le succès de Cian Uijtdebroeks ce samedi (voir classement).

Le sociétaire du Team Audo Eder, futur membre de la Bora-Hansgrohe, a écrasé l’épreuve comme jamais un coureur ne l’avait fait depuis 2012 et la présence du Mont du Chat sur le tracé. Le Flamand n’a pas attendu cette difficulté pour mettre le feu. Il est sorti en contre dès la première ascension, le Mont Tournier, alors qu’il restait près de 70 bornes et qu’il avait deux équipiers à l’avant. Son attaque n’a surpris personne. “On s’attendait à ce qu’il parte de loin, c’est son truc, indique Emilian Broë, le CTR de Bourgogne-Franche-Comté. On a peut-être fait une faute en le sous-estimant. On a pensé qu’il allait stagner ou ne pas faire le show qu’il a fait”. Le Suisse Robin Donzé, membre pour l’occasion d’AG2R Citroën U19, a hésité à sortir au moment où le Belge était encore à une portée de fusil. “Mais je me disais que c’était tôt. Je n’ai pas bougé. Finalement, nous avons tous fait une erreur”, regrette le Jurassien qui finira 11e à La Bridoire (Savoie).

« IL ÉTAIT SÛR DE LUI »

Cian Uijtdebroeks reprend un à un les échappés. Marco Duffaud (Auvergne-Rhône-Alpes) parvient à l’accompagner quelques kilomètres au niveau du col de la Crusille. “Quand il m’a rattrapé, j’ai de suite vu qu’il avait de très bonnes jambes. J’ai quand même collaboré un tout petit peu avec lui. Il a roulé avec moi alors qu’il avait encore un coéquipier devant. J’ai alors compris qu’il était sûr de lui. Il n’était pas si impressionnant physiquement mais il savait qu’il allait gagner, c’est ça qui m’a le plus impressionné”. Une fois le Haut-Savoyard lâché, le Belge n’a plus qu'à avaler son coéquipier allemand Luis-Joe Lührs. Il le rattrape sur les pentes du Mont du Chat. Un peu plus bas, Lenny Martinez entre en action. “Mais Uijtdebroeks avait une avance phénoménale et il ne s’est pas couché, constate Emilian Broë. Je ne sais pas s’il y avait quelque chose à faire face à lui”.

Au sommet du Mont du Chat, Lenny Martinez passe à 5’ de l’homme de tête. Il en perdra encore une jusqu’à l’arrivée. “Le plus fort a gagné”, résume Marco Duffaud. “C’est impressionnant. Il était au-dessus”, ajoute Robin Donzé. “Il est vraiment d’une autre planète, surenchérit son compatriote Cédric Van Raemdonck (7e). C’est extraordinaire ce qu’il fait. Il mérite sa victoire, il travaille très dur”. Malgré la claque reçue, la concurrence refuse de rendre les armes. “Je ne le crains pas. En cyclisme, ce n’est pas toujours le plus fort qui gagne”, rappelle Robin Donzé. “Après coup, on se dit que c’était difficile mais pas impossible, pense Emilian Broë. Il faut débriefer tout ça. Il sera un concurrent sévère pour l’ensemble des courses montagneuses. Il faudra manoeuvrer différemment. Il faut apprendre de nos erreurs face à lui. On est face à un nouveau phénomène”.

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Portrait de Cian UIJTDEBROEKS