Maurène Tregouet « en larmes après l’arrivée »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

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Deux, trois, quatre, et cinq. Le Comité Bretagne a fait un tir groupé, ce samedi, sur le Championnat de France Juniors de Lorrez-Le Bocage-Préaux. "Quatre Bretonnes dans les cinq premières, c'est rare ! On s'est bien entendu, on a bien parlé. Mais dans les 500 derniers mètres on débranche tout", plaisante Maurène Tregouet, première de ce convoi breton, mais battu par l’épouvantail normand, Eglantine Rayer (voir classement). "Je prends très bien cette médaille. Eglantine est la plus forte, que ce soit au sprint ou au chrono. Je suis contente, j'étais en larmes après l'arrivée. J'étais mal placée, j'étais déjà deuxième aux 400 mètres, je savais qu'il ne fallait pas être dans les cinq premières parce que c'était une arrivée dure. Je n'ai aucun regret, on a fait un beau travail collectif, 2e en J1, c'est pas mal !", se réjouit la Vannetaise.

Dans ce final, Maurène Tregouet s’est fait quelques frayeurs. "J'ai eu peur parce que je me suis dit que ça allait remonter de tous les côtés. En partant de loin, avec le vent, je ne pensais pas que ça allait le faire. Mais je me suis dit « allez il faut y aller, c'est un France, tu as juste 300 mètres à faire et tu pourras avoir mal après, ce n'est pas grave »". Pour lutter contre la douleur, durant la course comme dans la montée finale, la coureuse de 17 ans avait trouvé une astuce. "On a écrit « C'est dans la tête » sur nos mains, avec Alizée Rigaux. C'est une course d'un jour, ça peut toujours passer. Ça s'est un peu effacé, mais durant la course je regardais ça, et dans la tête ça faisait du bien. Ça va être notre phrase maintenant", plaisante la médaillée d’argent, qui avait les faveurs de son équipe pour favoriser une arrivée groupée. "Je surveillais Eglantine, Coline (Raby) qui était Championne sortante. Et Olivia (Onesti) dans la bosse. Elles ont fait un bon forcing mais j'ai toujours suivi".

« JE N’ARRIVE PAS À ME DÉCIDER »

Celle qui met en avant ses qualités au sprint ne veut pas s’enfermer dans un domaine. "Je sais aussi grimper puisqu'au Gévaudan j'avais fait dans les six premières Juniors". Mais elle doit aussi sa pointe de vitesse à la piste. "J'ai eu six podiums aux France en piste, j'ai fait un bon bloc de deux jours en stage sur route avec le Comité, juste avant le Tour de Charente-Maritime. Et sur ce Tour j'ai fait 3 et 4 avec les Elites et terminé meilleur Junior. Je savais qu'une arrivée au sprint était pour moi parce que j'aime bien me faufiler". Elle n’a d’ailleurs pas prévu de délaisser les vélodromes. "J'aime toutes les disciplines. Au France je vais tout faire sauf le keirin, je vais me préserver un peu. C'est la piste de Bourges, et les filles du Pôle font ça tous les jours. Ma saison est réussie, je ne me mets aucune pression là-dessus".

Rouler sur la piste est néanmoins difficile ces derniers temps. "Je ne me suis pas trop entrainée, j'ai un peu laissé de côté. J’ai loupé un Championnat en omnium parce que j'étais au Chrono 47, le Championnat de Bretagne vitesse a été annulé à cause de la pluie, donc ça fait longtemps que je ne me suis pas entrainée sur piste. Je fais aussi du cyclo-cross. Je sais qu'en J1 il faut faire des choix, mais pour l'instant ça le fait, donc je continue. Et puis aujourd'hui prouve que je ne suis pas cramée !", rigole-t-elle, les yeux sur sa médaille. Mais entre les différentes disciplines, son cœur balance encore. "Pour l'instant je n'arrive pas à me décider. Le cyclo-cross est ludique, j'avais fait 3e au France il y a deux ans. La piste aide pour la route, et évidemment je ne peux pas arrêter la route. Donc on verra plus tard, j'aurai un choix à faire mais pour l'instant ça marche".

« ON DÉCOUVRE LE HAUT NIVEAU »

Mise dans le bain par le biais de son père qui faisait du vélo, et avec un frère qui le pratique également, elle a débuté à l’âge de 7 ans, au club de Malestroit, dans le Morbihan. Un long chemin l’a ensuite mené jusqu’à la Breizh Ladies, cette année. "Ça se passe très bien, on est une équipe jeune. Quand on arrive avec les Elites c'est un peu compliqué, on a un collectif soudé mais moins fort que les autres années quand il y avait Maeva (Squiban) et Marie-Morgane (Le Deunff) qui ont l'expérience. On découvre le haut niveau, mais ça ira mieux avec les courses et les années". Elle va désormais partir en stage piste avec le Comité de Bretagne la semaine prochaine, pour préparer le Championnat de France de Bourges. "Sinon je ferai le GP de Plouay. Puis il faudra que je coupe pour la saison hivernale en cyclo-cross". Du bitume, aux sous-bois, en passant par les vélodromes, Maurène Tregouet est partout.



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