Anna Kiesenhofer : « Vraiment le bordel »
Anna Kiesenhofer n’est pas arrivée dans les meilleures dispositions au départ de son contre-la-montre au Championnat du Monde en Flandres. “J’ai eu des problèmes avant la course au niveau de l’organisation et du matériel. On a changé de logement, plein de matériel manquait. J’ai eu un souci avec mon vélo. Une pièce s’est cassée. On a demandé de l’aide à d’autres équipes. C’était un peu la catastrophe. C’était vraiment le bordel. Je suis mieux préparée sur une course locale“, explique au micro de DirectVelo la récente Championne Olympique qui ne portait pas de casque doré. “Ils m'en ont proposé un. Il faut encore voir les détails“.
L’Autrichienne de 30 ans a eu du mal à se concentrer sur son effort et a terminé au-delà du Top 15 (voir classement). “Je pensais à d’autres choses. J’étais encore fâchée par rapport à ce qui s’est passé. Je suis déçue de ma performance mentale. Je n’ai pas pu souffrir comme d’habitude, alors que j’aime bien souffrir. Je n’étais pas battante. C’est dommage, j’aurais aimé mieux faire“. Depuis son titre olympique, elle a changé de statut. “Les gens me reconnaissent mais ce n’est pas important pour moi. J’ai gagné un peu en confiance. J’ose dire les choses comme je pense, j’ai un peu changé“.
« JE N’AIME PAS COURIR EN PELOTON »
Mais la sociétaire du VC Echallens (Suisse) n’a pas pour autant l’intention de rejoindre une équipe UCI, même si elle a couru une année dans les rangs de Lotto-Soudal Ladies en 2017. “J’aime bien être indépendante. J’aime bien faire les choses à ma manière“, avoue la mathématicienne, chargée de cours à l'École polytechnique de Lausanne qui s'exprime couramment en français. Sa discipline préférée est justement le contre-la-montre. “Je sais que c’est vu comme moins important que la course en ligne. Mais j’aime vraiment bien ça et je voudrais progresser dans ce domaine. Il faut faire ce qu’on aime et pas ce que les autres personnes jugent comme étant important“.
Concernant les courses en ligne, Anna Kiesenhofer ne les apprécie que lorsqu’il y a de longues montées comme aux Jeux Olympiques de Tokyo “où ce sont les jambes qui décident. Je n’aime pas courir en peloton. Si j’étais dans le WorldTour, 95% des courses ne me conviendraient pas. Une étape du Giro au Mortirolo pourrait m’aller. Mais est-ce que ça vaut le coup de se sacrifier et de souffrir pour les 5% restants ? Je ne pense pas“.