Souvent classé dans les courses africaines, voire vainqueur, comme au Grand Prix Chantal Biya l’année passée, au Cameroun, Moïse Mugisha est bien connu sur son continent. Mais la semaine passée, c’est en France que le Rwandais est venu se tester. Sans résultat notable sur les étapes du Tour de Bretagne, mais parfois dans les bons coups, le sociétaire de ProTouch gardera un bon souvenir. "Je me réjouis d'être ici au Tour de Bretagne, c'est une belle expérience. Je m'amuse à suivre les meilleurs coureurs du peloton. J'ai essayé d'aller dans les échappées, même si ça n'a pas vraiment marché. Alors j'ai plutôt compté mes efforts et jouer l’économie en suivant".

Celui qui avait terminé 2^e de son tour national l’année passée (battu par Natnael Tesfatsion) a un lien plutôt particulier avec la France. Son frère, Samuel, court au sein du Team LMP-La Roche Vendée Cyclisme. "Je vais voir mon frère cette semaine d’ailleurs, en Vendée. On va préparer le Tour de Vendée, j'espère pouvoir jouer pour la victoire. Je prends aussi de l'expérience à son contact puisqu’il court en France". Lui a finalement fait le choix de rester du côté de l’Afrique. L’Afrique du Sud précisément, en Continental. "J'ai préféré ProTouch que mon équipe au Rwanda car c'est une équipe mieux organisée, qui m'aide beaucoup. Par contre, je veux toujours être dans l'équipe nationale, surtout qu'il y aura les Championnats du Monde au Rwanda en 2025".

« EN AFRIQUE DU SUD, CE N’EST QUE LE DÉBUT DE SAISON »

La décision est donc tombée. Le Rwanda accueillera le Championnat du Monde en 2025 (lire ici). Une première pour l’Afrique. "C'est génial pour le Rwanda et toute l'Afrique d'avoir le Championnat du Monde. Ça va faire beaucoup de bien à l'Afrique. Il y a de très bonnes infrastructures. Maintenant je veux être dans l'équipe nationale pour y être, et je rêve bien sûr de gagner". L’idée peut sembler amusante, mais Moïse Mugisha veut poursuivre son rêve. "J’ai les quatre prochaines années pour me développer et m’améliorer au maximum, pour être Champion du Monde en 2025", sourit-il à nouveau. Et il ne sera pas tout seul à chasser le maillot arc-en-ciel sur ses terres. "On s'entend très bien avec mon frère. On s'aide mutuellement pour progresser, et après un an en France, il devient très fort ! Tant mieux pour le Rwanda !".

L’idée de multiplier les expériences en Europe le fait sourire. "Le niveau est très haut en Europe, ça va très vite ! C'est un peu différent de l'Afrique, sourit-il. J'espère en profiter pour l'avenir et en récolter les bienfaits quand je retournerai courir sur mon continent". Car le coureur de 24 ans va bientôt retrouver l’Afrique du Sud, où la saison ne fait que commencer. "Je me suis entrainé pendant un mois, parce qu'en Afrique du Sud les saisons sont différentes. Ce n'est que le début de saison, donc je manque encore de rythme pour être à mon meilleur niveau. Mais après ce Tour de Bretagne j'espère gagner en forme, surtout qu'on va partir en Belgique après pour faire le Circuit des Ardennes, en plus de la Vendée, dans deux semaines. Puis je rentrerai et j’espère à ce moment être au top pour faire les meilleures courses possibles là-bas". Mais ses yeux sont rivés sur 2025.