Guillaume Bonnafond : « Ils ont moins de complexes »

Crédit photo Corentin Richard / DirectVelo

Crédit photo Corentin Richard / DirectVelo

Guillaume Bonnafond garde de très bons souvenirs de la Ronde de l’Isard. L’ancien coureur professionnel avait remporté l’épreuve en 2008, avant de passer pro chez AG2R La Mondiale l’année suivante. "Ça commence à faire vieux !”, se marre-t-il auprès de DirectVelo. Cette semaine, c'est en tant que directeur sportif de l'équipe Swiss Racing que le Dromoîs fait son retour sur l'épreuve révélatrice de talents. Entretien.

DirectVelo : Te revoilà sur les routes de la Ronde de l'Isard, une épreuve qui te rappelle de grands souvenirs !
Guillaume Bonnafond : Je m'y suis illustré plusieurs fois. Ce sont de grands souvenirs. Lors de ma dernière année chez les Espoirs, avant de passer pro, c'était la course à laquelle j'accordais le plus d'importance, avec le Tour de Savoie, chez moi. Inscrire une épreuve comme la Ronde de l’Isard à ton palmarès ouvre des portes à l’échelon supérieur. Beaucoup de jeunes sont très motivés et ont à cœur de bien faire pour cette course et faire leur chemin au plus haut niveau par la suite. Ce sera encore le cas pour cette édition. Je pense que beaucoup de grosses équipes ont fini leur recrutement mais une victoire ici ouvre forcément des portes pour 2022 ou 2023. Il faut prendre tout ce qu’il y a à prendre.

On dit que beaucoup des jeunes coureurs de la nouvelle génération ne s’intéressent pas vraiment au passé et à l’histoire de leur sport. Tes coureurs présents ici savent-ils que tu as remporté la Ronde de l’Isard ?
Oui et ça aide un petit peu. Quand tu parles aux jeunes et que tu as déjà gagné l’épreuve, ils t’écoutent avec plus d’attention. Mais les jeunes d’aujourd’hui ont beaucoup d’insouciance et ils ont envie de faire leur chemin sans vraiment regarder ce qui s’est fait dans le passé. Ils arrivent sur des courses remportées par de grands noms du cyclisme sans aucune appréhension et se jettent dans le grand bain. Ça fait plaisir.

« REPOSER LES BASES ET LEUR REMETTRE LES PIEDS SUR TERRE »

Arrives-tu à te reconnaître à travers cette génération malgré les différentes évolutions ?
On se reconnaît toujours mais la société évolue, comme beaucoup de choses. Mais il me semble qu’ils sont moins inhibés par ces palmarès, ils ont moins de complexes. Ils y vont et ils jouent leur carte à fond et c’est aussi du positif. Des fois, il faut reposer les bases et leur remettre les pieds sur terre mais je pense que c’est aussi bien d’avoir ce côté un peu fou.

Qu’attends-tu du groupe cette semaine ?
Pour Aloïs (Charrin), on navigue un peu dans le flou. Il revient d’une chute à Montbéliard où il avait une fissure du bassin. Il aura de la fraîcheur mais c’est aussi une reprise. Je pense qu’il peut bien faire mais on verra au jour le jour. Après, on a beaucoup de jeunes. Arnaud (Tendon, échappé lors de la première étape, NDLR) et Fabian (Weiss) sont Espoir 1. Elia (Blum) est Espoir 2. Ils vont découvrir le niveau international avec les meilleurs coureurs de leur génération. Ruben (Eggenberg) est un coureur plus calme et a peut-être un peu moins d’aptitudes pour la montagne mais il va essayer de guider le groupe. Notre équipe a été un peu diminuée par les chutes et les blessures mais on a à cœur de bien faire et on va saisir toutes les opportunités qui se présentent.

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