Lomig Le Clec’h : « On n’a pas tergiversé très longtemps »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Une première, mais quelle première ! Ce dimanche, sur l’ouverture de la saison bretonne, à la Flèche Bigoudène, Lomig Le Clec’h s’est imposé… accompagné de deux de ses coéquipiers, Ewen Costiou et Mathis Le Berre, qui l’ont volontiers laissé franchir la ligne en première position. Avant que quelques secondes plus tard, d’autres coureurs de Côtes d’Armor-Marie Morin-U viennent compléter le Top 10 (voir classement). L’ancien coureur de WB-Fybolia Locminé décroche ainsi son premier succès, dans un démonstration collective des protégés de Sébastien Cottier. À l’arrivée à Pont-l’Abbé, Lomig Le Clec’h est revenu avec DirectVelo sur cette journée maitrisée de bout en bout par son équipe, mais aussi son passage du Morbihan aux Côtes d’Armor, et son rôle dans ce collectif de N1 assez effrayant sur le papier.

DirectVelo : Quelle saveur a ce succès ?
Lomig Le Clec’h : C'est surtout une victoire de Côtes d’Armor au final, il faut plus retenir ça. Je pense que c'était un travail collectif, on a bien manœuvré les bordures. On était peut-être les plus forts, mais Mathis (Le Berre) et Ewen (Costiou) sont au-dessus de moi, c'est clair et net. Je serai là pour les aider sur les plus grosses courses derrière. Ils sont très intelligents, en plus d'être très sympa, c'est aussi pour eux que je suis venu à Côtes-d'Armor.

Comment s’est décantée la course ?
On s'est retrouvé à trois dès la première attaque, on avait encore deux gars derrière, donc on savait que c'était plié. Mathis est directement venu me voir pour me dire qu'ils allaient me laisser gagner, donc on n’a pas tergiversé très longtemps. On avait les gars derrière, Sébastien Cottier était avec nous donc il nous disait de gérer. On savait qu'il n'y avait pas de danger. On essayait d'attendre Thibault (D’Hervez) qui était ressorti, mais il n'a pas réussi à creuser, et il ne fallait pas être trop gourmand non plus.

« JE PENSE QUE J’AVAIS FAIT LE TOUR »

Quelle place prends-tu dans ce collectif ?
Ma place, c'est un peu capitaine de route avec Matthieu (Jeannès), qui est plus expérimenté que moi. Je suis là pour aider les gars. On verra plus ce que ça donne sur les grosses courses. Là il n'y avait pas une adversité exceptionnelle, beaucoup sont à l'Essor Basque. Mais je n'avais jamais gagné en première caté. Ce n'est pas quelque chose que je voulais absolument, mais c'est quand même plaisant. Pour commencer c'est bien !

C’est aussi ta première avec Côtes d’Armor. Pourquoi as-tu quitté WB-Fybolia Morbihan ?
Je pense que j'avais fait le tour là-bas. Quand je suis arrivé, on était en N3, on est monté jusqu'en N1. Je commençais à tourner un peu en rond, même si j'apprécie toujours les gens là-bas, le staff, les sponsors... J'avais peut-être besoin de changer d'équipe, la preuve aujourd'hui (rires). Cet hiver, ça m'a bien remotivé d'aller rouler avec les jeunes en stage. Le service course est à vingt minutes de chez moi. Je suis en alternance à Brest, donc ça me rapprochait de chez moi, c'est plus simple. Côtes d'Armor est une équipe que j'ai toujours regardée puisque c'était vers chez moi.

« NE FAIRE QUE DU VÉLO NE M’A PAS PLU PLUS QUE ÇA »

Qu’est-ce que tu attends de ce changement d’équipe ?
J'en attendais une victoire (rires) ! Un petit déclic comme ça. Je savais qu'il y avait un gros collectif, peut-être le meilleur en France. Il y en a d'autres bien sûr, mais on est solide, on a des super jeunes aussi.

L’année dernière tu as disputé le Kreiz Breizh et le Tour de Bretagne, tu t’es même illustré en attaquant, penses-tu avoir franchi un cap ?
L'an dernier, je n'avais pas de cours parce que j'étais parti à l'étranger en césure pour valider mon diplôme. Donc une fois rentré j'avais le temps de rouler, je n'avais pas cours. J'ai pu enchainer une année avec beaucoup de kilomètres et de courses à étapes, ce que je ne peux pas faire d'habitude car j'étais toujours en études. J'ai un DUT en Informatique, une Licence en Management de Projet et maintenant je suis en Master dans le même domaine. J'ai senti cet hiver que j'avais passé un gros cap, j'avais 4000-5000 kilomètres de plus que les autres années, c'est assez énorme.

Finalement, tu arrives à maturité à 25 ans…
Complètement. Physiquement je progresse de façon linéaire tous les ans. Sur mes références en watts j'ai toujours sorti de bons chiffres, mais là j'ai fait plus attention avec l'alimentation. J'étais motivé tout l'hiver, j'ai un bon rythme, je suis content comme ça. Je suis chez Arkéa en alternance, je ne travaille jamais le week-end et je suis aux 35 heures. C'est assez facile de gérer. L'année dernière, je me suis aussi rendu compte que ne faire que du vélo ne m'a pas plu plus que ça. J'aime bien ma situation, je suis occupé tout le temps.

« MAINTENANT J’AI ENVIE D’AIDER LES AUTRES »

Maintenant que tu as rempli ton objectif, qu’espères-tu d’autre ?
On a fait le tour de table des objectifs, j'avais dit « moi c'est gagner une course, n'importe laquelle ». Maintenant j'ai envie d'aider les autres, on verra si ça peut m'amener des résultats. Mais on a forcément des objectifs en Coupe de France, puis j'ai un rôle dans le train de Théo Cotard. L'an dernier il a vu qu'il pouvait passer pro, j'ai bien envie de l'aider. Thibault revient très fort après une année compliquée, j'espère qu'il va exploser, il mérite. Et puis on a nos deux jeunes qui sont déjà là, Ewen et Mathis.

Où vas-tu courir ?
À la base je n'étais pas prévu sur les Plages Vendéennes et la Coupe de France. Mais on a bien vu en stage que ça marchait bien, donc je vais probablement faire Challans et Chantonnay pour les Plages, et sans doute Aix pour la Coupe de France, mais on ne sait pas trop. Puis la Route Bretonne et la Vienne Classic pour amener le sprint à Théo, s'il y a sprint.

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